Ubud

Après notre semaine de rêve à Koh Tao, cette île paradisiaque du Golfe de Thaïlande, nous sommes repassés par Bangkok pour une nuit avant de prendre l’avion pour notre dernier pays, l’Indonésie. Nous sommes arrivés sur Bali après 4h30 de vol et avons filé en taxi directement vers Ubud, évitant les plages de Kuta au sud de l’île, la région la plus touristique et la moins authentique.

Comme nous n’avions absolument rien préparé pour notre périple indonésien, nous avons décidé de nous poser 4 jours à Ubud afin de planifier un peu tout ça. Nous avons trouvé un super petit « appart-hôtel », un peu à l’écart de l’agitation du centre ville. Une grande terrasse avec mini-cuisine en extérieur et 2 chambres confortables ; l’endroit parfait pour étudier notre trajet.

Entre nos heures de « travail », nous avons pris un peu de temps pour découvrir la ville et commencer à nous immerger dans la culture balinaise. Ce qui nous a frappés dès notre arrivée, c’est le sourire et la gentillesse des habitants. Et pourtant on arrivait de Thaïlande, c’est peu dire ! Un accueil vraiment très agréable qui donne d’autant plus envie de partir la découverte du pays.

Ubud est un petite ville située à une quarantaine de kilomètres des plages de Kuta. C’est un lieu très touristique également, et on l’a vite ressenti ! Les rues principales sont bordées de boutiques assez chic, de bons petits restaurants et de bars adaptés à une clienUbud - vignette 1tèle occidentale. La circulation est dense dans le centre ville. Les rues sont très étroites et les trottoirs quasi-inexistants, si bien qu’il est difficile d’y circuler, que l’on soit à pied, en voiture ou en 2 roues. On a trouvé bien plus agréable de se balader dans les quartiers un peu plus excentrés. On y a découvert de très jolis jardins à la végétation luxuriante, que l’on devinait facilement derrière les grandes portes en bois laissées entr’ouvertes. Des statues imposantes aux gros yeux, taillées dans des pierres volcaniques sombres ou moulées dans un ciment gris clair, marquaient l’entrée des nombreux temples et des belles propriétés. Et au sol, devant chaque maison et boutique, des offrandes préparées avec raffinement : dans de toutes petites coupelles enUbud - vignette 2 feuilles tressées, les habitants avaient déposé comme chaque jour quelques fleurs aux couleurs vives et un bâtonnet d’encens. On a beaucoup aimé l’atmosphère qui se dégageait de ces petites rues.

On est aussi allé rendre visite aux macaques gris de la Monkey Forest, située à peine à quelques minutes à pied du centre ville. Une forêt humide, si dense, qu’elle ne laissait passer que qUbud - vignette 3uelques minces rayons de soleil sur les grandes statues recouvertes de mousse, représentant des animaux ou des divinités hindouistes. Il y avait plusieurs temple aussi, ouverts uniquement aux fidèles. Et des singes partout. On a passé un chouette moment à observer ces macaques rigolos s’épouiller, grignoter des fruits et des racines, sauter d’un arbre à l’autre et approcher les touristes aussi curieux qu’eux. Ils ont même réussi à faire les poches de Charles lorsqu’il leur tirait le portrait ! AveUbud - vignette 4c une grande dextérité, hop, un petit coup de patte à l’intérieur du short et les voilà qui s’enfuyaient, bien contents de leur butin, avec… notre plan du parc. De vrais petits chapardeurs :-)

Nous avons également fait une belle balade un peu à l’extérieur de la ville. L’occasion de découvrir nos premières rizières balinaises. Magnifiques ! D’immense plantations en terrasse, au cœur Ubud - vignette 5desquelles poussaient palmiers, bananiers et cocotiers. Le riz était haut, bientôt mûr. C’était très agréable de se promener le long des petits chemins d’herbe rase au milieu de ces longues tiges vert clair. Un décor superbe.

Ubud, ville culturelle de Bali, compte quelques petits musées. On en a donc profité pour aller faire un tour au « Angung Rai Museum of Art ». Au milieu d’un Ubud - vignette 6jardin très fleuri regorgeant d’orchidées, nous avons pu découvrir, dans de beaux bâtiments, des œuvres d’artistes indonésiens ainsi que quelques tableaux de peintres occidentaux dédiés à l’Indonésie.

Un soir, nous avons aussi assisté à un spectacle de danse traditionnelle balinaise. A la nuit tombée, le Palais Royal a rouvert ses portes et transformé sa jolie cour en scène de plein air. Quelques lumières douces, un tapis rouge sur le sol, des pétales de fleur tout autour. Le cadre était posé pour un spectacle sans précédent. Au son du gamelan, l’orchestre traditionnel indonésien, des danseurs et danseuses aux costumes colorés et scintillants, coUbud - vignette 7iffés de couronnes dorés et fleuries, ont interprété le « Legong », une heure et demie durant. Nous sommes restés sans voix devant les danseuses roulant leurs yeux immenses, cerclés d’un épais trait de khôl noir, exécutant avec tant de grâce des gestes pourtant saccadés, sur le rythme entêtant des percussions. Une danse tellement différente de toutes celles que nous connaissions. Faire danser ses yeux, faire danser ses mains, avec tant d’élégance et de précision. Impressionnant !

Allez zioup, maintenant que nous avons pris nos marques dans ce nouveau pays, nous partons 10 jours en voiture découvrir l’île de Bali à notre rythme !

Ubud (cliquez sur une photo pour agrandir)

 

Koh Tao

Pour terminer en beauté notre séjour en Thaïlande, on voulait s’offrir une petite semaine à la plage. La météo peu clémente sur les bords de mer à cette saison a guidé notre choix vers Koh Tao, petite île paradisiaque située dans le sud du Golfe de Thaïlande, bénéficiant d’un climat agréable au mois de juin.

Après 7h de bus, 2h de bateau et 30 min de marche sous un soleil brûlant, nous avons posé nos sacs pour la semaine dans un bungalow super chouette, au bord d’une piscine à débordeKoh Tao - vignette 1ment surplombant la mer. Un cadre idyllique pour notre semaine de farniente. Notre plus belle piscine du voyage. Notre plus belle vue sur la mer du voyage aussi. Et surtout, l’une de nos plus belles semaines du voyage. Tout, vraiment tout, a été parfait.

D’abord parce que Koh Tao, c’est une île vraiment jolie. Des plages de sable blanc avec une mer turquoise et des cocotiers, comme sur Koh Tao - vignette  2les cartes postales. Un peu de monde, mais pas trop. Plusieurs bons spots de snorkeling, avec des coraux magnifiques et des poissons multicolores.

Ensuite, nous avons eu un temps magnifique. Du soleil tous les jours, juste ce qu’il faut de vent pour être rafraîchi, une mer calme à la température idéale.

Mais surtout, ce qui a fait de cette semaine un moment inoubliable, c’est notre rencontre avec « la Tribu Langlo », une famille de Bretons, partie un an autour du monde à vélo. Nous avions déjà croisé la petite troupe en octobre dernier à Huacachina au Pérou. Mais nous avions un bus à prendre pour Arequipa et nous n’avions pas pu papoter bien longtemps. Le lendemain de notKoh Tao - vignette 3re arrivée à Koh Tao, sur le retour de la plage, nous avons reconnu Sébastien, Aurélie, Titouan, Zachari et Mila ! On s’est arrêté, on a discuté un long moment, et on s’est donné rendez-vous pour dîner. Et puis, on ne s’est plus quitté ;-)

Cela peut paraître étrange, mais on avait vraiment besoin de vacances. On culpabilisait presque. Car on est « en vacances » depuis 11 mois. Mais c’est Aurélie qui nous a donné la clé, en nous disant : « On n’est pas en vacances, on est en voyage ! Et voyager, c’est fatiguant ! ». Surtout avec des enfants. Alors, on s’est laissé aller.

A Koh Tao, on aKoh Tao - vignette 4 adopté un rythme bien agréable. On se levait sans se presser, on faisait un peu d’école, puis on enfilait nos maillots de bain, on attrapait nos masques et nos tubas, et hop, on retrouvait la Tribu Langlo sur une plage. On barbotait, on papotait, on partait à la découverte des fonds marins, on s’extasiait devant la beauté des coraux et la quantité de poissons rencontrés. Les enfants bâtissaient des châteaux de sable, des circuits pour leurs voitures pendant que les parents, intarissables, échangeaient leurs anecdotes de voyage et leur ressenti sur cette année tellement spéciale. Le soleil commençait à baisser, alors, vite, vite, on rentrait Koh Tao - vignette 5chacun dans son hôtel pour profiter depuis la piscine, du coucher de soleil. On s’émerveillait chaque soir devant le beau spectacle du large disque rouge irradiant la mer avant de disparaître à l’horizon.

Et chaque soir, on se retrouvait pour dîner chez celle que nous avions surnommée Koh Tao - vignette 6Martine, mais qui s’appelait en réalité seulement « Tine ». Dans sa petite gargote de rue, elle nous servait des pad-thaï délicieux et certainement les meilleurs sandwiches au poulet grillé de tout Koh Tao. Ou même de Thaïlande. Ou même du monde ;-) On quittait les copains en se disant à demain.

Ensemble, on en a passéKoh Tao - vignette 7 du bon temps ! Chaque jour sur une plage différente, pour ne pas que la routine s’installe de trop :-) On a découvert Sairee Beach, plus propice au farniente qu’au snorkeling. On a adoré Tanote Bay, de l’autre côté de l’île, que nous avons rejoint à l’arrière d’un pick-up sur une route façon montagnes russes. Un spot de snorkeling magnifique. Et une bonne trotte pour rentrer… à pied cette fois-ci. On est resté stupéfait devant le paysage « carte postale » de Nang Yuan, cette toute petite île accessible uniquement en taxi-boat. Une mer cristalline, des poissons multicolores, un sable blanc très fin. On est aussi resté stupéfait devant les centaines de Koh Tao - vignette 8touristes chinois venus en tour organisé entre 10h et 14h, facilement repérables à leur sur-équipement de snorkeling : masque ultra technique et gilet de sauvetage orange fluo de rigueur ! On a adoré le calme de la petite plage de Sai Nuan, avec ses bungalows tout en bois façon Robinson Crusoé. Et on a beaucoup, vraiment beaucoup aimé Jamson Bay, parce que c’est un chouette spot de snorkeling, parce que la plage est super belle, parce que les enfants étaient si heureux d’avoir pu conKoh Tao - vignette 9struire le plus grand circuit de voiture en sable de leur vie, parce que les pontons en bambou au milieu de l’eau, ça fait de super plongeoirs, parce que monter tous ensemble sur un ponton en bambou au milieu de l’eau, c’est vraiment rigolo.

Bref, vous l’aurez compris, on a réellement adoré notre séjour à Koh Tao. Et si on n’avait pas eu un avion pour Bali le 11 juin, peut-être bien que nous aussi, comme nos copains, on aurait prolongé un peu, dans ce petit paradis ;-)

Koh Tao (cliquez sur une photo pour agrandir)

Bangkok 2… le retour !

Depuis Vientiane, nous avons pris un taxi (ou plutôt, nous sommes montés dans le coffre d’un pick-up) jusqu’à une gare au milieu de nulle part où nous avons dû attendre 2h30 notre train. Impossible de comprendre pourquoi on nous a déposés si tôt (il s’agissait d’un billet « combiné », choix le plus simple pour passer la frontière). Après seulement 10 min de trajet, nous sommes arrivés en Thaïlande. Rapidement débarrassés des formalités dBangkok - vignette 1‘entrée dans le pays, nous avons pu assister, sur le quai, au garde-à-vous du personnel de la gare durant l ‘hymne national. Eh oui, il était 18h, et chaque jour en Thaïlande, à 8h et à 18h, l’hymne national est joué à la radio, à la télé et dans la plupart des lieux publics où les employés se lèvent et tous les citoyens s’arrêtent, pour montrer leur respect envers la nation. Après cette petite pause musicale, nous avons grimpé dans un train de nuit jusqu’à Bangkok, un peu serrés dans nos 2 petites couchettes pour 4 (d’habitude dans les trains thaïlandais les couchettes du bas sont super larges !).

A Bangkok, nous avons séjourné dans une guesthouse très chouette située au centre de la ville, dans une ruelle à l’écart de l’agitation. Le gérant, très rigolo, était fan de foot. Et chaque matin, durant 6 jours, il demandait aux garçons (qui sont « fiers d’être Parisiens » ;-) ) de dire « Olympique de Marseille » ! Un jour, pour lui faire plaisir, Hippolyte a pris sur lui et s’est prêté au jeu. Il s’est alors vu offrir une compote en récompense ! Dans cette ambiance amicale, on a vite pris nos marques et on a facilBangkok - vignette 2ement trouvé ce qui allait devenir notre resto favori, nommé « Hong Kong Noodle », qui fait « les meilleures soupes de nouilles du monde entier » selon les garçons :-)

Pendant notre séjour à Bangkok, nous avions un programme bien chargé : visiter la ville bien sûr, faire des emplettes pour remplacer quelques vêtements trop usés, participer à un cours de cuisine (cadeau souhaité par Hippolyte pour son anniversaire), mais aussi faire nos visas pour l’Indonésie (au-delà de 30 jours, un visa est nécessaire).

Pour les visas, tout semblait très simple : un premier passage à l’ambassade entre 9h et 12h pour déposer son dossier, puis un deuxième passage 48h plus tard pour récupérer son passeport avec le visa. Mais arrivés à l’ambassade après 45 min de taxi dans les embouteillages, on s’est tout bonnement fait refouler par l’agent de sécurité car… on était en short :-( Gloups. On a maintenant le réflexe de mettre un pantalon lorsque nous visitons des temples, mais on ne s’était pas méfié de l’ambassade d’Indonésie… Généralement, ce sont les femmes qui doivent se couvrir, mais pour les hommes, un bermuda sous le genou, ça passe. Ben, pas là. Dommage. Impossible de retourner à l’hôtel pour se chaBangkok - vignette 3nger et revenir dans les temps pour le dépôt du dossier. Charles est donc allé acheter à un petit vendeur de rue un magnifique pantalon orné d’éléphants. Et c’est dans une grande élégance sans précédent qu’il a réussi à finalement passer la porte de l ‘ambassade. Le jour du retrait des visas, nous sommes donc venus tout endimanchés :-)

Pour nos emplettes, ce fut un peu un casse-tête. Bangkok est un véritable temple de la consommation ! Plusieurs quartiers se composent de rues immenses totalement embouteillées, bordées de plusieurs dizaines de centres commerciaux gigantesques. Et ce « trop plein » de choix a tué l’envie.  Déambuler dans les allées du très grand MKB nous a donné le tournis (sur 8 niveaux et 330 mètres de long, il ne compte pas moBangkok - vignette 4ins de 2 500 magasins et stands !!!). Après des heures à arpenter les centaines de boutiques entassées sur les nombreux étages de cet énorme mall, sans avoir pu trouver le moindre maillot de bain à la bonne taille, nous nous sommes rabattus sur un centre un peu chic aux enseignes occidentales. Et là, oh bonheur, un magasin H&M avec tout ce qu’il nous fallait ! C’est bien la première fois (et certainement la dernière) que faire du shopping à H&M pouvait avoir un petit air de luxe :-)

Côté visites, nous avons opté pour le site du Palais Royal et du temple du Bouddha d’émeraude (Wat Phra Kaeo), ainsi que le temple Wat Pho. Notre première visite restera mémorable. Nous sommes restés bouche bée devant la beauté du site (et pourtant, des temples, on en avait vus). Mais notre stupéfaction fut encore plus grande devant les hordes de touristes chinois venus visiter le lieu au pas de course, le parapluie dans une main pour se cacher duBangkok - vignette 5 soleil, la perche à selfie dans l’autre pour s’exhiber sur les réseaux sociaux. Nous, on a pris notre temps car le lieu est vraiment magnifique. De nombreux temples, aux toitures finement sculptées, avec leurs tuiles aux couleurs vives bordées de doré. De grandes colonnes ornées de mosaïques. Et puis une fresque immense, composée de 178 « tableaux » aux mille détails, s’étirant sur 400 mètres tout autour du Wat Phra Kaeo. On a passé un très long moment à admirer les différentes scènes représentant l’Bangkok - vignette 6histoire de Ramayana. Les garçons, qui ont trouvé beaucoup de ressemblance avec les histoires des Lego Chima (!) ont particulièrement apprécié cette partie. On a bien aimé aussi le Palais (qui ne se contemple que de l’extérieur) avec ses petits arbres rigolos taillés en forme de boule et ses gardes aux uniformes immaculés, impassibles, malgré la chaleur.

Pour terminer notre tour des temples de Thaïlande, nous avons fait un saut au Wat Pho. Un immense Bouddha couché (dorBangkok - vignette 7é bien sûr) nous y attendait, dans une position des plus décontractée. Quelques petits temples et jolis stupas tout autour du grand édifice complétaient le site. Des moines rassemblés pour un séminaire, se baladaient tranquillement. Et dans la cour, quelques écureuils peu farouches tentaient leur chance auprès de ceux qui déjeunaient.

Nous avons également fait un chouette tour dans le parc Lumpini, un très grand parc situé au cœur de la ville, au milieu des buildings. Dans les allées et sur les pelouses, quelle Bangkok - vignette 8ne fut pas notre surprise de découvrir d’énoooormes varans se mouvoir avec nonchalance, sous le regard insouciant des promeneurs du dimanche. Et dans le lac au milieu du parc, ils nageaient à l’affût d’un morceau de pain ou d’un petit poisson. Comme c’était la fête des mères, on a souhaité marquer cette journée en se payant un tour de « pédalo canard », un vieux rêve pour certains (ou plutôt certaine :-) ). A bord de nos Bangkok - vignette 9embarcations ultra kitsch, nous avons observé les varans de plus près. Mais eux aussi nous observaient de très près, avec leur petite tête rigolote sortie de l’eau, façon périscope.

Pour mesurer l’ampleur de cette ville tentaculaire qu’est Bangkok, nous avons pris de la hauteur, le temps d’un cocktail au 45ème étage de l’hôtel Mariott. Ambiance lounge bien agréable en fin de journée, et surtout, wahou ! Une Bangkok - vignette 10vue à couper le souffle! Des buildings à l’infini, de grandes routes rectilignes éclairées par les phares minuscules des voitures minuscules, le tout dans une lumière bleutée. Superbe.

Hippolyte, pour son anniversaire, souhaitait participer à un atelier de cuisine. C’est à Bangkok que nous avons trouvé un trucBangkok - vignette 11 sympa, en petit groupe. Nous avons commencé par faire un tour au marché local avec la chef. Dans les allées étroites, au sol détrempé, ça se bousculait un peu. Les marchands pressés, affairés à achalander leurs étales, zigzaguaient entre les ménagères venues se ravitailler, évitant autant que possible les scooters qui avaient réussi à se faufiler par là. Des odeurs exotiques s’échappaient de chaque échoppe, entre noix de coco râpée, curry, basilic, et tant d’autres encore. Notre chef nous a expliqué tout un tas de trucs sur les fruits, les légumes, les herbes et les épices qui font la réputation de l’excellente cuisine thaïe. Et puis, hop, on a sauté dans un tuk-tuk, les ingrédients dans nos paniers, direction l’aBangkok - vignette 12telier pour préparer tout un tas de petits plats : une soupe de crevettes Tom-Yum, un curry de porc, du poulet au basilic et au piment et un dessert pour le moins surprenant, à base de fruit et de farine de tapioca. Après 3h à suivre à la lettre les consignes de notre chef, nous avons dégusté tous ensemble avec beaucoup de plaisir les plats préparés dans la bonne humeur. Un délice !

Après ce très chouette séjour à Bangkok, nous avons dit au revoir aux temples (Hippolyte ne comprend toujours pas pourquoi nous en avons visités autant, alors qu’en France « on passe pas notre temps dans les églises ! »), et nous avons bouclé nos valises, direction la plage. A nous Koh Tao, île paradisiaque du Golfe de Thaïlande !

Bangkok (cliquez sur une photo pour agrandir)

Laos : 2 nouvelles pages publiées !

Dans la rubrique « les carnets de M. Snitch et Barbishnuck », retrouvez ce qui nous a étonnés ou amusés lors de notre séjour au Laos.

La page du coin des enfants sur le Laos est également publiée.

Bonne lecture !

Petites news : Après le Laos, nous sommes retournés en Thaïlande où nous avons séjourné 1 semaine à Bangkok et 1 semaine à Koh Tao (une île du Golfe de Thaïlande). Nous venons d’arriver en Indonésie, dernier pays de notre grand voyage. Nous y restons 40 jours, entre Bali, Java et Bornéo (a priori ;-) )

Nous publierons prochainement les récits de notre 2ème passage en Thaïlande.

Vientiane

Après 3 semaines à parcourir le nord du pays, nous avons fait halte 2 jours à Vientiane, la capitale du Laos. On avait entendu dire que Vientiane était l’une des capitales les plus calmes du monde. Eh bien, on confirme ! Bien loin du tumulte de Bangkok et de l’effervescence d’Hanoï, Vientiane, à l’image du Laos, est incroyablement calme. Peu de monde dans les rues, peu de circulation, et il faut l’avouer, peu de choses à visiter. C’est donc tout tranquillement que nous avons terminé notre découverte du Laos, ce pays… tout tranquille.

Enfin, quand on dit Vientiane - vignette 1« tranquillement », précisons que, contrairement à ce que nous avions prévu, nous nous sommes levés très tôt tous les matins. On pensait se reposer, dormir tard, traîner dans la chambre de l’hôtel pour préparer un peu la suite du voyage entre 2 visites, mais voilà, un gros chantier de construction mitoyen à notre hôtel nous a sortis du lit tous les jours à 6h pétantes ;-)

Vientiane - vignette 2Nous avons visité le Musée du « COPE », une coopérative locale liée au Centre National de Réhabilitation, qui fabrique et distribue des appareillages et des prothèses aux victimes des UXO, les engins de guerre non explosés. Depuis les bombardements massifs menés par l’armée américaine entre 1964 et 1973 durant la Guerre du Vietnam, le Laos est l’un des pays les plus contaminés par les UXO . On estime aujourd’hui à environ 80 millions le nombre de « petites bombes » qui n’auraient pas explosées, ce qui représente un danger quotidien pour les habitants des campagnes qui traversent régulièrement des zones de forêts totalement inVientiane - vignette 3festées et sont malheureusement victimes, encore de nos jours, des explosions de ces « sous-munitions ». On a trouvé que ce petit musée était particulièrement bien conçu, et nous y avons appris beaucoup de choses.

Nous avons également fait un petit tour au Patuxai, l’arc de triomphe de la ville et au Pha That Luang, un grand ensemble de temples situés Vientiane - vignette 4un peu à l’écart du centre. Un stupa doré immense, un grand Bouddha doré couché, des Bouddha dorés debout, des Bouddha dorés assis, bref, beaucoup de Bouddha et de doré ;-)

Si notre séjour à Vientiane ne nous a pas laissé un souvenir impérissable en termes d’architecture (beaucoup de zones en construction un peu partout…), nous avons bien apprécié après 10 mois de voyage de pouvoir trouver, au bout du monde, un peu de culture et de gastronomie françaises ! Beaucoup de boulangeries françaises, de restaurants français, de produits importés de France dans les supérettes de quartier et un super Institut Français.

Une belle opportunité pour les garçons de faire le plein de viennoiseries, et même de se faire plaisir avec un petit camembert et une bouteille de sirop de menthe :-) On a également passé du temps à la bibliothèque de l’Institut Français, chacun confortablement installé sur des coussins, un bon livre en français à la main. On a pu profité des « projections du mercredi » pour les enfants, avec 2 chouettes courts-métrages en français. Et puis surtout, ce fut l’occasion de fêter le dernier anniversaire de la famille dans un resto bien de chez nous, avec bougie plantée sur un Vientiane - vignette 5morceau de fromage :-) Même si nous apprécions énormément notre voyage, avouons-le, cela nous a fait plaisir de retrouver un peu avant l’heure quelques petits trucs qui commençaient à nous manquer.

C’est donc les batteries bien rechargées que nous quittons le Laos, ce pays si tranquille d’Asie du Sud-Est. Un coup de cœur pour nous, tant pour la beauté des paysages traversés que pour le sourire et la « coolitude absolue » de la plupart des habitants rencontrés.

Allez, hop, pour la première fois depuis le début de notre voyage, nous retournons en terrain connu : direction la Thaïlande, avec une étape d’une semaine à Bangkok que nous n’avions pu qu’effleurer lors de notre très bref (mais mémorable!) passage durant la fête de Songkran.

Vientiane (cliquez sur une photo pour agrandir)

Vang Vieng

Quelques heures dansVang Vieng - vignette 1 un mini-van et hop, on arrivait déjà à Vang Vieng, petite ville en bord de rivière, bordée par de magnifiques monts karstiques. Après avoir été durant plusieurs années le lieu de débauche privilégié des touristes, le gouvernement laotien a procédé à la fermeture des nombreux bars à opium en 2012 et Vang Vieng a retrouvé un peu de calme.

Vang Vieng - vignette 2Nous avons passé 3 nuits dans un hôtel au jardin luxuriant, offrant une vue superbe sur les montagnes. Le paysage nous a fait penser à la région de Nihn Bihn et Tam Coc, dans la « baie d’Along terrestre » au nord du Vietnam, que nous avions tant appréciée.

La ville de Vang Vieng en soi n’a rien d’intéressant. C’est la région qui mérite vraiment d’être découverte. Nous nous sommes laissés tenter par un tour en jeep proposé par Noé, un Français ayant voyagé dans le monde entier, établi au Laos depuis plusieurs années. Lorsqu’il a vu les enfants, il a préféré adapter son Vang Vieng - vignette 3programme habituel. On ira visiter la grotte, se baigner au « blue lagoon », mais malgré notre demande, pas d’ascension de la montagne pour nous, jugée trop difficile. En remplacement, un tour de 30km dans la campagne.

Noé est venu nous chercher de bonne heure à notre hôtel, accompagné de Marie, une touriste française en vadrouille pour quelques mois en Asie du Sud-Est, et nous avons filé vers une grotte, perchée en haut d’une montagne. Beaucoup de touristes asiatiques grimpaient ce jour-là à nos côtés, mais tous se sont arrêtés quelques mètres après l’entrée, au niveau du Bouddha couché. Sans guide, il est quasi-impossible de s’y aventurer car la grotte est vraiment grandeVang Vieng - vignette 4 et il est très facile de s’y perdre. Nos lampes frontales sur la tête, nous sommes partis pour 1h d’exploration souterraine, suivant Noé à la trace. Quelques passages un peu délicats car la roche était bien glissante, mais la balade était très chouette. Nous avons rencontré plusieurs belles araignées, immobiles, leurs grandes pattes bien accrochées à la paroi.

En contrebas du chemin très raide menant à la grotte, nous avons fait une longue pause au Blue Lagoon, le lieu préféré des touristes coréens. Très calme il y a encore quelques années de cela, c’est aujourd’hui un endroit surpeuplé depuis qu’une série télé a choisi ce joli spot à l’eau turquoise pour faire sauter d’un arbre son Vang Vieng - vignette 5beau héros. Depuis, les Coréens viennent revivre la scène ! Munis d’un beau gilet de sauvetage orange fluo, ils s’élancent depuis le haut de l’arbre, dans une frénésie sans précédent. Un spectacle vraiment rigolo :-)

Les garçons, eux, ont préféré jeter leur dévolu sur le toboggan aquatique (quelque peu rafistolé). Il s’en sont donné à cœur joie pendant une bonVang Vieng - vignette 6ne heure ! Arsène revivait ; le bonheur de pouvoir enfin retourner dans des jeux d’enfants sans son plâtre. Hippolyte, si heureux de pouvoir jouer à nouveau dans l’eau avec son frère, en a même oublié qu’il n’avait pas ses lunettes de piscine (accessoire indispensable pour nager :-) ) et regagnait la rive « tout seul comme un grand » (il n’avait pas pied).

Après cette pause baignade tant appréciée, nous avons repris place à l’arrière de la jeep pour une heure de balade dans la campagne de Vang Vieng. Une piste de terre au milieu des picsVang Vieng - vignette 7 karstiques et des champs, laissés aux buffles pour l’instant, mais qui se transformeront bientôt en rizières avec la saison des pluies. Un décor encore une fois magnifique.

Le lendemain matin, un peu frustrés d’avoir manqué la vue depuis le sommet de la montagne lors de notre tour avec Noé, nous avons décidé de tenter notVang Vieng - vignette 8re chance, tranquillement, en prenant notre temps. Noé nous avait parlé d’une montée de 45 minutes très éprouvante et d’une descente tout aussi difficile. Nous sommes donc partis avec beaucoup d’eau et un pique-nique pour pouvoir progresser à notre rythme. Bon, ben, finalement, on est arrivé tout en haut en moins de 40 minutes ;-) Ca grimpait bien, mais ce n’était pas non plus si difficile que ça. Et surtout, quelle vue !!! Une vue incroyable, un dégradé de vert superbe. Les chVang Vieng - vignette 9amps vert clair se découpaient parfaitement. On devinait la rivière, aux berges couvertes d’arbres au vert plus sombre, serpentant entre les terres. Et se dressant au loin, majestueuses, les montagnes karstiques.

Nous avons prVang Vieng - vignette 10ofité de cette vue magique, bien installés dans une petite cahute tout en haut de la montagne. Un endroit de rêve pour pique-niquer. On y resté longtemps. Impossible de se lasser d’un si beau décor. Il aurait vraiment été dommage de manquer une si belle vue sur la région.

Et puis nous sommes redescendus, en prenant garde de ne pas trébucher sur les rochers que le pluie du petit matin avait Vang Vieng - vignette 11rendu bien glissants. En bas du chemin, nous avons fait la rencontre de 4 toutes jeunes filles en admiration devant les boucles blondes des garçons. Une petite pause photo a donc été de rigueur :-)

Pour terminer notre court séjour à Vang Vieng, nous avons rejoint Noé, Marie et 2 autres couples de jeunes Français voyageant plusieurs mois en Asie, le temps d’un apéro « à la française » : pastis, verre de vin et plateau de charcuterie au menu  ce soir-là !

Allez, un petit tour à Vientiane, la capitale du Laos, et il sera déjà l’heure de dire au-revoir à ce pays que nous avons tant aimé.

Vang Vieng (cliquez sur une photo pour agrandir)

Luang Prabang

Depuis Nong Khiaw, noLuang Prabang - vignette 1us avons pris un mini-van en direction de Luang Prabang, petite ville du nord du Laos classée en 1995 au Patrimoine Mondial par l’UNESCO. Cette fois-ci, nous étions juste le bon nombre dans le véhicule ;-) Les 4h de voyage ont été bien agréables, avec de très beaux paysages tout le long du trajet.

Luang Prabang - vignette 2Nous avons passé une semaine à Luang Prabang, une ville toute jolie, nichée au cœur d’une vallée à la végétation luxuriante, située au confluent du Mékong et de la Nam Kham. Dans le centre, de petites maisons de style colonial accueillent des boutiques, des hôtels et des restaurants assez chics. Dans la rue principale, incroyablement calme, on circule à pied ou à vélo, et quelques tuk-tuk transportent les touristes trop fatigués par la chaleur. Les moines, drapés de safran, se promènent trLuang Prabang - vignette 3anquillement, leur ombrelle à la main. Et les temples bouddhistes et les monastères, souvent cachés au cœur de jardins verdoyants plantés de palmiers et de cocotiers, ont un petit côté exotique qu’on a bien aimé.

Comme il faisait encore très chaud, et que nous avons été un peu patraques (mis à part Arsène dont l’estomac a plutôt bien résisté à la nourriture laotienne :-) ), nous avons adopté un rythme assez cool durant notre petite semaine à Luang Prabang.

Luang Prabang - vignette 4Nous avons visité le très chouette petit musée consacré aux Ethnies du Laos, que nous avons beaucoup apprécié. Nous y avons appris un peu plus encore sur les populations Akha et Khamu, et cela était très parlant pour nous, après notre super trek dans les montagnes. Pour fuir la chaleur, nous avons également passé un moment à la bibliothèque municipale où l’on a pu dénicher uLuang Prabang - vignette 5n ou deux livres d’enfant en français. De jeunes moines lisaient sagement dans la salle principale tandis que des enfants du quartier (auxquels se sont joints les garçons) jouaient dans une petite pièce attenante.

Nous avons flâné dans la ville, le long du Mékong, sur les bords de la Nam Kham. Nous avons bien aimé les temples, aux mosaïques scintillantes, renfermant encore quelques Bouddhas dorés. Nous avons apprécié la visite du Palais Royal, dans son écrin de verdure tropicale, avec ses jolies salles aux plafonds et murs rouges décorés d’or. Et dans un coin du jLuang Prabang - vignette 6ardin, un petit temple récent spécialement construit pour abriter le « Pha Bang », cette statue de Bouddha très ancienne qui a donné son nom à la ville.

Nous avons grimpé en haut du Mont Phusi pour profiter de la vue qu’offrait cette colline située en plein cœur de la ville. Au sommet, un jeune couple faisait un vœu en libérant un petit oiseau de sa cage de bambou. Une tradition apparemment. La balade était vraiment Luang Prabang - vignette 7agréable, agrémentée de petites statues de Bouddha disposées le long du chemin, et le chouette point de vue qui s’offrait à nous valait largement les quelques efforts pour y accéder.

Un matin, nous avons pris un tuk-tuk pour nous rendre aux cascades de Kuang Si, très prisées des touristes. Après une heure de route sous la pluie, nous avons pu profiter de quelques rayons de soleil pour découvrir un très beau site composé de plusieurs bassins et cascades en terrasse, au milieu d’une forêt bien dense. Un décor sauvage magnifiqLuang Prabang - vignette 8ue. L’eau, chargée de limon, semblait vert pâle ou turquoise, selon la lumière. On est parti le long d’un petit chemin qui grimpait jusqu’au sommet du site, puis s’enfonçait ensuite dans la forêt. Mais après une bonne heure de marche, nous avons dû renoncer à aller plus loin, tant la pluie, devenue forte, rendait le terrain boueux et glissant. Mouillés pour mouillés, nous avons décidé, de retour aux bassins situés en contrebas, de tenter une rapide baignade dans cette eau si belle mais si fraîche !

Pour fêter les 6 ans d’HLuang Prabang - vignette 9ippolyte, nous avons passé une excellente soirée dans un restaurant italien bien plus chic que les gargotes locales fréquentées les jours précédents. Il était si heureux de pouvoir manger de vraies pâtes carbonara ! Et comme présent, un doudou chauve-souris confectionné dans un village Akha de la région, qui fut rapidement baptisée « Bat-Akha » ;-)

Le dernier jour, nous nous sommes levés très tôt pour assister à 5h30 au « Tak Bak », la « cérémonie de l’aumône ». Chaque jour, le long de la rue principale, des centaines de moines défilent en silence pour recueillir les offrandes des fidèles. Les habitants, assis sur de petits tabourets le long du trottoir offrent le riz qu’ils ont préparé ainsi qu’un peu de nourriture. Mais aujourd’hui, l’aspect touristique a malheureusement prLuang Prabang - vignette 10is le dessus sur l’aspect religieux de cette cérémonie. Si bien que nous avions vraiment hésité à y assister. La règle voudrait que les touristes restent à l’écart et observent la cérémonie sans déranger ni interférer, c’est-à-dire en restant à distance, sur le trottoir d’en face par exemple. Mais la réalité est tout autre.

Nous avons vu des mini-bus décharger de nombreux touristes irrespectueux achetant en tout hâte, à des vendeurs peu scrupuleux, du riz de mauvaise qualité ainsi que des gâteaux industriels bon marché. Ceux-ci venaient ensuite se placer à côté des Laotiens et attendaient les moines « pour la photo ». Un bien triste spectacle. Un vrai manque de respect. Certains gênaient la procession, discutaient à haute voix, jouaient les paparazzis à quelques centimètres des moines. Vraiment un triste spectacle. Dommage, car cela n’est pas si difficile de rester silencieux de l’autre côté de la rue…

On a quitté Luang Prabang sur cette note un peu négative, et cela a renforcé notre ressenti sur cette étape laotienne très différente des précédentes. On a trouvé la ville réellement très jolie. Mais on a eu l’impression que l’impact touristique lui avait malheureusement fait perdre en authenticité. On s’est dit qu’on avait été particulièrement chanceux d’avoir pu goûter au « vrai Laos », en choisissant de passer quelques jours dans les montagnes du nord, cette région beaucoup plus reculée.

Allez, hop, reprenons la route, direction Vang Vieng, notre prochaine étape !

Luang Prabang (cliquez sur une photo pour agrandir)

Muang Ngoi Neua et Nong Khiaw

Après notre inoubliable trek dans les montagnes du nord, si riche en aventures, nous avons quitté la paisible petite bourgade de Muang Khua et avons mis le cap vers la très tranquille localité de Muang Ngoi Neua. Si l’on cherche un endroit au calme, niché au cœur d’un superbe paysage composé de hauts pics karstiqMuan Ngoi Neua - vignette 1ues et d’une douce rivière, c’est bien à Muang Ngoi Neua qu’il faut aller ! Nous avons découvert avec plaisir ce tout petit village sans route, accessible uniquement par voie fluviale, où le temps s’écoule dans une quiétude infinie. Il n’y a pas grand chose à faire à Munag Ngoi Neua. Juste se reposer dans un hamac. Sur la terrasse de son bungalow en bois. Face à la rivière. Et après 2 jours de marche dans la montagne, cela nous allait très bien !

Muan Ngoi Neua - vignette 2Pour nous rendre dans ce petit havre de paix perdu au milieu de nulle part, nous avons pris place à bord d’un long-tail boat, ces bateaux très étroits et allongés. Nous étions les seuls touristes à bord. Quelques Laotiens ont partagé avec nous ce trajet de 3 heures qui descendait lentement la rivière. Certains se reposaient à l’arrière, d’autres papotaient avec le capitaine. Et nous, confortablement installés dans des sièges de voiture recyclés (!), nous profitions du paysage. Des buffles d’eau à la peaMuan Ngoi Neua - vignette 3u rose ou brune prenaient leur bain matinal. Des enfants s’amusaient sur des chambres à air dans le courant de la rivière. Quelques rares maisons en bambou montées sur pilotis se dessinaient sur les berges. Et les hauts pics karstiques nappés de brume ajoutaient à la beauté de ce paisible décor.

Nous avons passé 2 nuits à Muang Ngoi Neua, dans un bungalow en bois offrant une vue magnifique sur la rivière et les montagnes. Le confort et la propreté étaient loin d’être au rendez-vous, mais l’endroit était agréable pour se détendre. Autant l’avouer, nous n’avons pas fait grand chose durant Muan Ngoi Neua - vignette 4notre court séjour ! Lecture, baignade dans la rivière, un peu d’école (en compagnie d’une petite fille du village qui avait très envie de faire du coloriage avec les garçons!).

Nous nous sommes aussi un peu baladés dans l’unique rue du village, d’un calme sans pareil. Et puis nous avons fait un petit tour au Muan Ngoi Neua - vignette 5temple. Endroit sublime et reposant, propice à la méditation. Quelques édifices au murs blancs, décorés de rouge et d’or, nichés dans un écrin de verdure, les pics karstiques en toile de fond.

Nous avons ensuite repris le bateau pour descendre la rivière encore un peu plus. Nong Khiaw - vignette 1Une heure de navigation et nous avions rejoint le joli petit village de Nong Khiaw, un peu plus animé que Muang Ngoi Neua, car également accessible par la route. Nous y avons passé l’après-midi.

Alors que nous déjeunions dans une gargote, le ciel s’est soudainement assombri et le soleil a laissé place à de gros nuages noirs menaçants. Tout juste le temps de regagner notre guesthouse et un violent orage de grêle, suivi d’une forte pluie qui allait durer plusieurs heures, s’abattait sur Nong Khiaw ! Heureusement, nous avions cette fois-ci une chambre dans un bâtiment « en dur ». L’expérience aurait été plus délicate dans notre bungalow en bois de la veille :-)

Allez, après la campagne, direction Luang Prabang maintenant, notre première étape dans une ville laotienne !

Muang Ngoi Neua et Nong Khiaw (cliquez sur une photo pour agrandir)

Muang Khua

Depuis Chiang Rai en Thaïlande, 3 jours de voyage nous ont permis de rejoindre Muang Khua au Laos où nous avions rendez-vous avec Khamman, un guide indépendant qui allait nous accompagner pour un trek de 28 km sur 2 jours dans les montagnes du nord. On vous prévient, cet article est super long tant l’aventure fut riche pour nous !

Nous sommes partis dMuang Khua - vignette 1e Chiang Rai de bon matin et avons pris un bus local jusqu’au poste frontière avec le Laos. Tampons de sortie de Thaïlande en un clin d’œil, puis visas d’entrée au Laos délivrés assez rapidement. Nous avons fait étape pour la nuit dans la ville frontière de Huay Xai.

Nous fiant aux horaires de bus pour Luang Namtha annoncés par la gérante de la guesthouse, nous sommes partis de bonne heure le lendemain matin pour la gare routière. Mais celle-ci s’était un peu planté et nous avons dû patienter 2 bonnes heures, l’occasion de faire une leçonMuang Khua - vignette 2 d’école aux garçons, sous le regard curieux des Laotiens (les touristes occidentaux ne sont pas très nombreux dans cette région reculée). Nous avons finalement embarqué dans un bus (que nous pensions hors d’usage!), pour 7h de voyage sur les routes sinueuses du nord.

Après une courte pause d’une nuit à Luang Namtha, nous avons pris place dans un mini-van de 15 places, direction Muang Khua. Ce fut clairement le pire trajet depuis que nous sommes partis de Paris ! Il faisait très très chaud dans le van et nous avons été incessamment ballottés dans les trop nombreux virages d’une route trop tortueuse en trop mauvaise état, ressemblant parfois plus à une piste qu’autre chose. Dur, dur pour les petits estomacs sensibles :-( Heureusement, les paysages étaient superbes. La route serpentait dans les montagnes vertes, traversant parfois un village Muang Khua - vignette 3de quelques maisons de bambous. Un décor beaucoup moins sec qu’au nord de la Thaïlande, avec une végétation tropicale assez riche, composée de nombreux palmiers, cocotiers et bananiers.

Et puis l’ambiance à bord était à la fête ! La sono à fond, le chauffeur, qui carburait au Red bull, plaisantait avec les passagers. Notons que c’était un être à part : il était doté d’yeux bioniques qui lui permettaient, tel Super Jamie, de voir à travers les montagnes. Du coup, trop facile pour lui de doubler dans les virages, même les plus serrés, quand il n’y avait aucune visibilité ;-)

Lors d’un aMuang Khua - vignette 4rrêt dans la ville d’Udomxai, pour rendre ce trajet vraiment inoubliable, 18 autres Laotiens sont venus se joindre aux 15 personnes déjà à bord (rappelons que c’était un mini-van de 15 places). C’est donc entassés les uns sur les autres que nous avons Muang Khua - vignette 5terminé notre voyage. Par bonheur, le chauffeur, qui s’était arrêté sur le bord de la route pour faire monter une mamie et ses 20 sacs d’ail d’une cinquantaine de kilos chacun (soit 1 tonne d’ail !), s’est finalement ravisé dans un moment de lucidité.

Après ce trajet quelque peu épique, nous sommes arrivés à Muang Khua, petit village rural du nord du Laos. Nous avons passé la nuit dans une guesthouse tout en bois au confort plus que sommaire (mais à 5 euros la chamMuang Khua - vignette 6bre pour 4, on ne s’attendait pas au grand luxe), située sur les hauteurs, offrant une vue magnifique sur la rivière Nam Ou. Pour y accéder, on devait traverser un grand pont suspendu en bambou. Un décor tellement dépaysant. L’aventure pouvait commencer !

Nous avons fait connaissance avec notre guide, Khamman, un Laotien au grand cœur. Après avoir été moine pendant 14 ans, il a enseigné la physique-chimie au lycée puis s’est reconverti sur le tard pour devenir guide. Un super guide. Issu de l’ethnie minoritaire Khamu, il propose des treks de plusieurs jours, avec nuit chez l’habitant, dans les montagnes du nord du Laos pMuang Khua - vignette 7our partager, avec quelques touristes chanceux, ses connaissances sur la région et les coutumes des ethnies minoritaires. Il propose plusieurs itinéraires et ne traverse pas toujours les mêmes villages afin de faire profiter un maximum de personnes de la venue des touristes. Car Khamman offre à chaque visite médicaments et nourriture, et donne un peu d’argent au village pour aider à financer quelques aménagements. Loin des sentiers battus, le village dans lequel nous avons dormi n’avait vu passer que 20 touristes avant nous…

Muang Khua - vignette 8Avant de débuter notre trek, nous avons pris un tuk-tuk pour une heure de route, puis nous avons traversé la rivière dans une tout petite embarcation pour rejoindre le début du sentier. Après une heure de marche, nous sommes arrivés dans un village Akha, une ethnie minoritaire originaire du sud de la Chine.

Les enfants du village, tMuang Khua - vignette 9rès curieux, nous suivaient partout ! Et une vieille dame nous a dit que c’était la première fois qu’elle voyait des enfants occidentaux ;-) Nous avons rendu visite au chef du village marié à 2 femmes. Chez les Akha, un homme peut multiplier les femmes tant qu’il n’a pas réussi à avoir un fils ! Autre coutume, des plus cruelles, les Akha tuent les jumeaux à la naissance car dans leur croyance, seul les bêtes peuvent mettre au monde plusieurs petits issus d’une même gestation. Mais « moindre mal », dans ce village, les jumeaux sont depuis peu épargnés et proposés à l’adoption à des famille de la ville.

La vie dans les montagnes est difficile pour les minorités du Laos. Les villageois vivent dans des maisons de tôle, de bois et de bambou, dénuées de confort, qu’Muang Khua - vignette 10un gros coup de vent pourrait souffler. Pas d’eau courante. Seules quelques habitations disposent de l’électricité. Les ressources sont faibles. Les habitants cultivent quelques terres, élèvent poules et cochons (qui se baladent partout dans le village!) et complètent les repas avec les prises de la chasse et les fruits de la cueillette.

Les femmes mariées Muang Khua - vignette 11portent une coiffe traditionnelle, ressemblant à un bandeau orné de pompons et de pièces de monnaie datant de la colonisation française. Lors de notre visite, certaines tissaient, d’autres revenaient de la forêt avec de lourds fardeaux qu’elles portaient en partie à la force de leur tête. Nous avons passé un beau moment dans le village et nous repartons avec notre lot de questions, de réflexions. On était tellement loin de notre vie « facile » de Parisiens…

Nous avons marché encore deux heures dans la montagne pour grimper jusqu’à 1500m dans une chaleur moite étouffante. On n’avait jamais eu Muang Khua - vignette 12aussi chaud en rando. Nous avons fait une pause pique-nique bien méritée à l’ombre d’un arbre sur le sentier. Au menu : nouilles sautées, conditionnées dans une feuille de bananier ! Délicieux !

On a traversé différeMuang Khua - vignette 13nts paysages. Des passages en forêt, alternant avec des prairies aux petits arbustes épineux. Des champs dévastés par les feux liés aux brûlis intempestifs. Et tout autour, les montagnes, à perte de vue, perdues dans les brumes du mois de mai.

En chemin, nous avons fait beaucoup de rencontres. Des villageois partis travailler au champ. D’autres, en mission « cueillette ». Un chasseur aussi, équipé d’un fusil d’un autre temps, à l’affût des petits oiseaux. Puis nous avons discuté avec un fumeur d’opium (en pleine action) et sa famille, qui profitaient Muang Khua - vignette 14d’une pause à l’ombre, le temps que les mauvaises herbes de leur champ se consument. Le champ brûlait d’ailleurs si bien, qu’on a failli ne pas pouvoir continuer notre route car les flammes léchaient le sentier.

On a fait plusieurs pauses car on avait chaud, horriblement chaud. Et chaque fois, Khamman nous en apprenaMuang Khua - vignette 15it encore un peu plus sur la région et sur les ethnies minoritaires du nord du Laos. Il nous a aussi fait goûter des petites mûres qui colorent la langue à tous les coups (ceux qui ne mâchent que d’un côté obtiennent un effet des plus contrastés ;-) ).

En fin de journée, Muang Khua - vignette 16nous sommes arrivés dans un village Kahmu, une ethnie minoritaire originaire du Cambodge, où nous avons passé la nuit. Des maisons toutes simples sur pilotis en bois et bambou, un sol en terre couleur ocre. Un village beaucoup plus organisé que le premier village Akha. Les cochons étaient tenus à l’écart des habitations dans des enclos, il y avait des poubelles et quasiment aucun déchet sur le sol, et surtout, au centre du village se trouvait un espace commun où coulait un filet d’eau provenant d’une source. Le liMuang Khua - vignette 17eu de toutes les rencontres. On y vient pour faire sa toilette, pour laver son linge, pour briquer son scooter… Comme on avait eu bien chaud durant notre randonnée, on s’est laissé tenté par une douche à l’eau froide au milieu des villageois, des poules et des canards.

Khamman nous a ensuite conduits chez le chaman. Ambiance très particulière ! Dans le noir, sa femme était prostrée, elle ne parlait pas. Sa fille âgée d’une cinquantaine d’année, toute souriante, posait plein de question, en nMuang Khua - vignette 18ous touchant sans cesse les mains, les pieds, les cheveux. Le chaman pendant ce temps, soufflait dans une flûte télescopique en roseau. Un brin surnaturel :-)

Puis ce fut l’heure du dîner avec notre famille d’accueil. Dans la maison, une seule pièce à vivre. On y cuisine la joMuang Khua - vignette 19urnée, on y dort la nuit. Un feu était allumé sur une sorte de grand plateau en bois à même le plancher. Comme il n’y avait que peu d’ouvertures, l’atmosphère était très enfumée. La famille avait concocté un véritable festin en l’honneur de ses invités : soupe de poulet épicée, riz gluant, pommes de terre frites, ragoût d’écureuil (seul Charles a osé y goûter) et petits oiseaux grillés, qui se mangent tout entier. Le tout copieusement accompagné de bière (de la bière tiède car il n’y avait pas de frigo :-) ). Et quanMuang Khua - vignette 20d il a fait trop sombre, ils ont allumé une ampoule à l’aide d’une batterie de voiture. Voilà, là, on était vraiment en terre inconnue. Chez Papi Hmong au Vietnam, c’était juste un avant-goût !

Après le repas, une quinzaine d’habitants sont venus passer la soirée avec nous, pour partager une bière, chiquer du bétel et surtout nous observer. Les plus téméraires posaient quelques questions. Les autres nous regardaient, crachant à grand bruit leurs boulettes de bétel mastiquées. Et puis, ils nous ont demandé de leur chanter des chansons. Alors, les garçons se sont fait un plaisir de leur interpréter tout le répertoire de Philippe Katerine. Un brin décalée comme situation :-)

Notre hôte a dispoMuang Khua - vignette 21sé des couvertures sur le sol et nous a donné des coussins en paille, et nous avons débuté une nuit mémorable. Les enfants ont très bien dormi, mais les parents… D’abord, il y avait le bruit incessant des grosses blattes qui cavalaient sur le plancher. Et puis, on avait le colocataire à qui nous souhaiterions remettre un prix : celui du colocataire le plus relou de la planète (il peut remettre son titre en jeu l’année prochaine, il est indétrônable). Il a passé une partie de la nuit à fumer. Et il n’y avait pas d’aération. Il a passé une autre partie de la nuit à éructer à grand bruit et à lâcher des gaz sonores à l’odeur pestilentielle. Et il n’y avait toujours pas d’aération. Il est maintes fois sorti pour uriner. Sans grande discrétion. En revanche, il a préféré ne pas sortir pour cracher à grand bruit. Oui, il avait fait un petit trou dans le plancher qui lui servait de crachoir. Mais surtout, il a tué un nombre incalculable de blattes, à même le sol, toute la nuit avec sa machette ! On avoue qu’on a quand même bien rigolé même si on a pas trop dormi.

Le matin, tout le monde s’affairait dans la maison, si bien que nous étions très gênés d’avoir fait la grasse matinée. Mais en regardant l’heure, on s’est rendu compte qu’il n’était que 5h30! Après un petit déjeuner très copMuang Khua - vignette 22ieux, à base de pommes de terre frites (spécialement préparées pour nous) et soupes de nouilles, nous avons dit au revoir à nos hôtes. Nous sommes passés par l’école du village où nous avons un peu distrait les élevés très appliqués. Une classe unique, avec un maître en uniforme enseignant 3 niveaux différents.

On a repris le sentier duMuang Khua - vignette 23rant 4h, toujours dans une chaleur étouffante, malgré l’heure matinale. Les paysages étaient encore superbes sur ce versant. Les montagnes vertes, nappées de brume, étaient joliment éclairées d’une lumière orangée. Puis nous sommes arrivés dans un village en bord de rivière, beaucoup plus riche cette fois, les villageois tirant profit de la pêche et de leur plus grande proximité de la ville pour vendre quelques objets d’artisanat. Une petite pause le temps de se désaltérer, d’attirer l’attention des habitants (les bouclMuang Khua - vignette 24es blondes des garçons, encore et toujours) et de se renseigner sur le menu du mariage qui se préparait là (des brochettes de cigales grillées), puis nous sommes repartis pour nous baigner dans la rivière tout près d’un grand pont en bambou. Les garçons se sont bien amusés dans l’eau au milieu des enfants du coin. Puis nous sommes remontés dans le tuk-tuk qui nous attendait pour rentrer à Muang Khua.

Nous avons passé 2 jours de trek incroyables, à parcourir près de 30km dans la montagne. On avait déjà marché bien plus (42km de haute montagne en 2 jours en Patagonie), mais cette grande randonnée a été physiquement éprouvante compte-tenu de la chaleur, de l’humidité, de l’absence d’air et du peu de confort. Mais si riche en rencontres et en découvertes, tellement loin de tout ce que l’on pouvait connaître. Notre plus grande immersion en terre inconnue à ce jour ! On a encore du mal à réaliser tout ce que nous avons vécu. Cela restera un souvenir impérissable pour toute la famille. Nous devons beaucoup à Khamman, tellement généreux dans son partage et si attentionné avec nous tous.

De retour à Muang Khua, nous avons dormi encore une nuit dans la guesthouse en bois. Et la chambre nous a semblé si luxueuse tout à coup ! Comme quoi, tout est relatif…

Cette première étape laotienne nous a enchantés. Allez, poursuivons notre découverte de ce beau pays, direction Muang Ngoi Neua maintenant ! [Vous avez du mal avec les noms des villes laotiennes ? Nous aussi ;-) ]

Muang Khua (cliquez sur une photo pour agrandir)

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