Karimunjawa… et Jakarta pour terminer !

Sur les conseils de Nina et Xavier, un couple de Belges rencontré en Nouvelle-Zélande, tournant autour du monde, mais dans le sens inverse du nôtre, nous sommes partis dans l’archipel de Karimunjawa, situé en pleine mer entre Java et Bornéo. En réalité, Karimunjawa, c’est le nom de l’île principale, la « grande île » qui est habitée et sur laquelle on peut trouver quelques hébergements. Tout autour, posés sur la mer, 26 petits îlots encore très sauvages sont entourés de lagons aux eaux turquoises. UKarimunjawa - vignette 1n lieu superbe, que nous avons eu la chance de découvrir d’abord depuis le ciel en revenant du Tanjung Puting, car l’avion qui reliait Pangkalan Bun à Semarang est passé juste au dessus ! On n’avait pas nos parachutes, donc on a dû se farcir le trèèèèèès long trajet (bus + ferry) pour s’y rendre depuis Semarang. Mais ça valait vraiment le coup.

A Semarang, à peine débarqués de notre avion en provenance de Pangkalan Bun (avec 4h de retard), nous avons attrapé un taxi pour rejoindre le terminal de bus. Nous avons ensuite sauté dans un mini-van bondé en direction de Jepara, petite ville d’où partait le ferry pour Karimunjawa. En cette période de fêtes, beaucoup d’Indonésiens voyagent et les transports locaux sont pleins à craquer.Karimunjawa - vignette 2 On a donc passé une bonne partie des 2h de trajet debout, à essayer de s’accrocher comme on pouvait ici et là pour ne pas tomber car le conducteur était intrépide et la route bien mauvaise. Seul Hippolyte, qui avait réussi à glisser un bout de fesse à côté d’une dame, ne s’est soucié de rien et a dormi comme une masse, la tête posée sur un de nos gros sacs à dos :-)

A 5h30 du matin, après une courte nuit à Jepara, nous avons rejoint l’embarcadère du ferry. Le « slow boat » comme on l’appelKarimunjawa - vignette 3le. Encore une fois, un monde hallucinant en cette période de vacances. Très peu de touristes occidentaux (ceux-ci préfèrent rejoindre l’île à l’aide du « fast boat » qui ne met que 2h), mais une foule impressionnante de touristes indonésiens. On a juste réussi à dégoté une place assise pour 4 dans la classe économique. Mais pas de problème, on a fait comme les locaux, et on a passé les 5h de bateau sur le sol, se prêtant LE siège par roulement ;-)

Comme l’offre hôtelière à Karimunjawa n’était pas très riche sur le web, on s’est dit qu’on verrait sur place. Jusqu’alors, ce pari ne nous avait jamais posé de souci et on avait toujours trouvé un logement correct très rapidement. Mais c’était sans compter sur cette période de fêtes… Pour la première fois, nous avons tourné plus d’une heure à la recherche d’un hébergement… en vain. Tout était complet. Gloups. Et puis finalement, on s’est éloigné du village et on a enfin trouvé un petit bungalow très chouette, proche de la mer, dans la mangrove. En prime, un propriétaire super gentil et extrêmement serviable. Parfait pour se poser 4 nuits. D’autant que nous y avons rencontré Sylvie et Manu, puis Marilou, des « backpackers » français très sympa en vacances en Indonésie  !

L’île de Karimunjawa est encore très authentique. Elle s’ouvre tout doucement aux touristes occidentaux, mais ce sont surtout les Javanais qui viennent y passer quelques jours, ce qui confère à l’île une ambiance bien différente des habituels spots touristiques. Les hébergements disposent, à quelques exceptions près, uniquement d’eau froide dans la salle de bain et il n’y a parfois pas d’électricité durant la journée. L’offre de restauration est très restreinte. Il n’y aucun transport public pour se déplacer sur l’île. Et c’est bien tout cela qui fait le charme unique de Karimunjawa! Nous avons adoré notre séjour là-bas.

L’île n’est pas immense, mais bien trop grande pour la découvrir à pied. Pour pouvoir accéder aux belles plages, assez éloignées du village principal, il y a 2 options : embarquer dans un petit bateau ou louer un scooter. On a donc fait les 2 !

Le propriétaire de notre guesthouse nous a organisé une journée en mer avec un groupe d’autres touristes occidentaux, pour un prix défiant toute concurrence. Pas d’Indonésiens avec nous. Apparemment, ça ne se fait pas de se mélanger pour ces sorties. Peut-être à cause de la différence culturelle qui, lorsque l’on se retrouve à la plage, prend une trop grande ampleur. Car l’Indonésie, ne l’oublions pas, reste un pays musulman (le pays musulman le plus peuplé au monde d’ailleurs). La plupart des femmes portent le voile et ne se découvrent pas du tout lorsqu’elles se baignent.

Nous sommes partis tôt le matin à borKarimunjawa - vignette 4d d’un petit bateau  traditionnel en bois, quelque peu entassés sur le pont, pour une longue journée en mer. Au programme, 3 spots de snorkeling loin des côtes  et 2 belles plages, pour un retour à la nuit tombée. On a vu de très beaux coraux aux couleurs vives. Mais à notre grande surprise, peu de poissons !

Ce que nous retiendront Karimunjawa - vignette 5surtout de notre journée, ce sont les superbes îles désertes, accessibles uniquement après plus d’une heure en mer. Nous avons déjeuné sur l’une d’elles, en toute simplicité : riz et poisson grillé ! Et nous y avons rencontré une famille d’Indonésiens de 45 personnes venus sur Karimunjawa passer ensemble 3 jours de vacances. Pas moins de 5 frères et 5 sœurs accompagnés de leurs enfants. Comme 2 des sœurs parlaient parfaitement anglais, nous avons pu longuement discuter ensemble. Et malgré le gap culturel qui nous sépare (nous étions en maillot de bain, elles étaient voilées et tout habillées), nous avons bien rigolé. Karimunjawa - vignette 6Et bien sûr, nous avons dû poser pour des photos ensemble. Un peu gênés d’être en si petite tenue à leurs côtés. Mais elles, ça n’avait pas l’air du tout de les embarrasser. Lorsque nous nous sommes séparés, nous leur avons dit ô combien nous apprécions l’Indonésie et les habitants que nous y avions rencontrés. Et la réaction de la plus âgée des sœurs nous a beaucoup surpris : « Ca me fait tellement plaisir. Beaucoup d’Occidentaux associent malheureusement Indonésie et terrorisme. ». Une réaction qui nous a bien donné à réfléchir, surtout par les temps qui courent…

Nous avons passé le reste de l’après-midi sur le bateau, à naviguer entre les spots de snorkeling, puis nous avons terminé la journée sur une autre petite île déserte toute jolie. Nous avons profité d’un Karimunjawa - vignette 7coucher de soleil magnifique en mer, puis nous sommes rentrés sur la terre ferme, bien rincés de notre journée :-) Heureux d’avoir vu des plages superbes et si contents d’avoir pu échanger autant avec ces 2 sœurs indonésiennes.

Pour découvrir l’île tranquillement et à notre rythme, nous avons également décidé de louer un scooter pour 2 jours. Après l’essai totalement infructueux de la potentielle conductrice d’une deuxième moto, et compte-tenu de l’état plutôt accidenté des routes sur certaines parties de l’île, on s’est dit que le plus sage serait de se le faire « à l’indonésienne » et de ne louer qu’une mobylette pour 4 (conduite par le père de famille, habitué à circuler en 2 roues à Paris). C’est donc bien serrés les uns contre les autres que nous avons sillonné Karimunjawa, sous le Karimunjawa - vignette 8regard amusé des locaux qui pensaient avoir le monopole de l’empilage familial sur une mob. C’était mal nous connaître ;-) .

Grâce à notre nouveau moyen de transport, nous avons pu accéder à une plage magnifique, digne des plus belles affiches qui ornaient les murs de certaines maisons dans les années 90, digne desKarimunjawa - vignette 9 meilleurs fonds d’écran d’ordinateur dans certaines grandes entreprises parisiennes (oui, c’est du vécu!). Alors, comme le cadre était merveilleux, on y a posé nos affaires pour la journée. Très peu de monde, une eau turquoise, du sable blanc, des cocotiers. Bref, le top du top. Une de nos plus belles plages de ce tour du monde.

Et sur le chemin, l’un des plus beaux « tableaux » que nous ayons pu admirer cette année. Sur le bord de la route qui bordait un immense champ de riz encadré de cocotiers, cette femme, si svelte et élégante avec son chKarimunjawa - vignette 10apeau conique, sa chemise rouge vif et sa longue jupe turquoise, promenant sa vache banche. On s’est arrêté pour l’admirer. On l’a trouvé superbe.

Même si la plage, c’est chouette, nous avions aussi envie de voir un peu à quoi ressemblait le reste de l’île. Nous sommes ainsi partis en excursion totalement improvisée, toujours à 4 sur notre mob, pour suivre la route principale de Karimunjawa. Ce qui devait être une Karimunjawa - vignette 11petite balade s’est révélé être une journée entière sur le scooter ! Pas moins de 5h sur la bête. Les pneus ont dû un peu souffrir. Nos popotins, eux, étaient en revanche bien meurtris en fin de journée !

Nous avons traversé entièrement l’île. On est monté à un petit point de vue, on est passé par de tout petits villages de pêcheurs où du poisson et des algues avaient été mis à sécher au soleil sur le coté de la route. On est revenu aux abords des rizières, mais la dame élégante n’était plus là (était-ce un mirage?). Il y avait bien la vache blanche, très intéressée par notre scooter (elle a léché entièrement notre mob le temps de notre pause :-) ). Le riz, déjà bien mûr, venait d’être coupé et plusiKarimunjawa - vignette 12eurs familles œuvraient sous le soleil pour séparer les grains des grandes tiges, à l’aide d’une machine d’un autre temps, qu’ils actionnaient à l’aide du pied.

Pour terminer la journée, nous sommes retournés à la plage que nous avions tant aimée. Dernières minutes de farniente de notre tour du monde. Une saveur toute particulière.Karimunjawa - vignette 13.. Nous sommes rentrés lorsque le soleil commençait à baisser pour admirer le coucher du soleil dans la mer, depuis le ponton situé tout près de notre guesthouse. Un vrai moment de quiétude.

Et pour notre dernier repas sur Karimunjawa, nous sommes repartis « en ville » sur notre scooter, dîner de gros poissons grillés au barbecue… sur le terrain de football ;-) Le soir venu, des petits stands s’installent tout autour du terrain et on peut y déguster la pêche du Karimunjawa - vignette 14jour. A la bonne franquette bien sûr. On a choisi notre poisson, la dame l’a vidé sur une planchette posée à même le sol et l’a nettoyé dans la grande bassine à l’eau foncée qui avait servi à tous les autres poissons avant le nôtre (estomacs sensibles, s’abstenir!), puis le monsieur l’a posé sur le grill de son petit barbecue qui fumait fort. On s’est assis par terre sur des bâches, avec d’autres convives, et on a dégusté notre poisson frais dans une ambiance vraiment sympa. Une chouette dernière soirée !

C’est ainsi que notre séjour à Karimunjawa s’est achevé, dans la plus grande authenticité, à l’image de ces quelques jours passés dans cet archipel paradisiaque. Le lendemain, nous étions à nouveau à 5h30 devant l’embarcadère du ferry pour acheter nos tickets. Et comme à l’aller, il y avait un monde fou. Donc comme à l’aller, on a passé 5h à se prêter LE siège que l’on avait réussi à dénicher ! Puis onKarimunjawa - vignette 15 a repris le mini-van qui assure la liaison de Jepara à Semarang. A nouveau 2h (mais cette fois assis) dans un véhicule déglingué. Le plus déglingué de tout notre voyage. La mousse des banquettes avait été arrachée par morceaux, le plafond tombait en ruine et l’engin faisait un bruit parfois inquiétant… mais on aime bien voyager « local », c’est plus rigolo ! En Indonésie, nous n’avons d’ailleurs jamais pris les transports prévus pour les touristes. On commence à devenir de vrais routards… Mais il est temps de rentrer car il n’y a plus de place pour les petits patch-drapeaux sur les sacs à dos des enfants ;-)

Nous avons passé une nuit à Semarang, puis avons voyagé le lendemain en train jusqu’à Jakarta, ultime étape de notre grand voyage. Et pour marquer le coup, nous avons totalement changé de type d’hébergement, en nous offrant pour la première fois depuis que Karimunjawa - vignette 16nous sommes partis, le luxe d’un hôtel 5 étoiles en plein centre ville (on a profité d’une offre internet très avantageuse pour l’ouverture de ce bel hôtel :-) ). Trop drôle de voir nos gros sacs à dos cradouilles chargés sur un beau chariot doré. Avec nos chaussures de rando bien usées, on n’avait pas tellement le même style que les autres clients… Un décalage amusant.

Karimunjawa - vignette 17Ces 3 derniers jours nous ont permis de nous réhabituer au confort. Nous ne sommes que très peu sortis, tant le temps était à l’orage, mais cela nous a assez bien convenu. Nous avons vidé nos sacs, fait un peu de tri, laver toutes nos affaires. On s’est reposé avant notre retour, histoire d’être en forme à notre arrivée sur Paris :-)

Après un voyage de 17Karimunjawa - vignette 18h (2 vols plus une escale en pleine nuit à Doha), nous avons débarqué à Charles de Gaulle au petit matin, le 22 juillet, 364 jours après avoir pris notre premier avion qui nous emmenait à San Francisco. Un an s’est écoulé. Nous avons vécu tant de choses. Et pourtant, nous n’avons pas l’impression d’être partis si longtemps…

Karimunjawa (cliquez sur une photo pour agrandir)

8 réflexions sur “ Karimunjawa… et Jakarta pour terminer ! ”

  1. Hola chicos,

    C’est depuis le fin fond de la Colombie que nous avons lu votre post sur Karimunjawa.
    Il faut avouer que malgré la distance nous avons eu des frissons en nous remémorant les bons moments passé dans ce petit paradis et visiblement nous ne sommes pas les seuls à qui ce lieux a laissé des traces.
    Nous sommes ravis que nos conseils sur cette île vous aient été utiles, quand à nous, nous gardons un merveilleux souvenir d’Hornocal en Argentine. ;-)
    En espérant que la reprise à une vie « normale » ne soit pas trop difficile, la notre approchant à grands pas!

    1. Coucou, oui c’est vrai que Karimunjawa restera une des très belles découvertes de notre grand voyage. Hornocal aussi d’ailleurs. Comme quoi, rien ne vaut les conseils des autres voyageurs! Merci encore! Tellement de belles choses sur notre planète que ça donne envie de replanifier un autre voyage rapidement. Profitez bien de vos derniers moments de globe-trotters… jusqu’au prochain départ ;-)

  2. petit clin d’oeil de clap de fin :
    je vous regarde tous les quatre sur votre scooter … il me vient une petite pensée : si j’avais choisi ce pays pour vous rejoindre …. ? à 5 ? faut voir, pourquoi pas après tout ….mais je vois un autre scooter sur la photo :) c’est quoi Charles ce petit sourire ? ;)

    1. En Indonésie, vous auriez pu monter sur un scooter conduit par Arsène car là-bas, à 8 ans on est en âge de piloter ce type d’engin :-)

  3. C’est drôle, en lisant votre dernier article, je me sens triste… Pourquoi ? Je n’en sais rien, une page qui se tourne…
    Je suis sûr que vous n’éprouvez pas ce même sentiment, trop occupés que vous êtes à mesurer tout ce qui a changé dans votre environnement, qu’il faudra bien finir par nommer « quotidien ». Tant de gens rêveraient de disposer de tant de souvenirs… Vous l’avez fait ! De la Fierté bien placée…
    A bientôt !

    1. Coucou Gérard, merci pour ce message. On est encore un peu dans « l’atterrissage  » donc on ne prend pas encore la mesure du décalage… D’un côté, on a très vite repris notre vie d’avant, sans avoir l’impression d’être parti un an. D’un autre, on a le sentiment d’avoir vécu tant de choses cette année. Un peu comme si nous avions été dans un monde parallèle ces 12 derniers mois! Bises et à très bientôt « en vrai » :-)

  4. Salut la p’tite famille!
    C’est chouette de lire votre commentaire et de se remémorer notre propre rencontre avec Karimunjawa! Le scooter, les îles désertes paradisiaques et les petits poissons sous l’eau, les villages du bout de l’île et leurs belles pistes rouges! Pour nous aussi, cette fin de voyage sur Karimun, même s’il était évidemment plus court, restera gravée dans un coin de nos têtes.
    C’était sympa de vous croiser. Nous n’avons pas encore parcouru tout votre voyage sur enavionsimone, mais cela ne saurait tarder!
    Bon retour à Paris.
    Manu et Sylvie

    1. Salut les voyageurs! C’est sûr que Karimunjawa restera un superbe souvenir. Un de ces endroits encore authentiques. C’était chouette de vous croiser et d’échanger nos expériences. Bonne continuation à vous et si vous souhaitez des infos sur l’une de nos destinations de l’année, n’hésitez surtout pas à nous contacter!

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