Trop jeunes pour avoir vécu l’époque de Woodstock, nous avons choisi de nous rattraper en louant un petit camper-van pour 12 jours et partir en pleine nature, tels des Hippies, à la découverte de l’Ile du Sud en toute liberté.
C’est à Christchurch que nous sommes allés chercher notre camping-car. Nous avions imaginé le récupérer dans un grand dépôt, et notre surprise fut de taille lorsque nous sommes arrivés à destination… dans le jardin d’un papi. Nous avions réservé par Internet le dernier modèle « self-contained » disponible dans nos prix . Etre « self-contained », dans le jargon du campeur, signifie que le véhicule est équipé d’une « douche » et de toilettes, ce qui autorise le camping sauvage (sinon, on est contraint de s’arrêter dans des campings payants toutes les nuits). Nous n’avions pas vu de photos de notre location et pensions innocemment que nous avions payé pour un gros camping-car tout confort avec micro-ondes, frigo etc. Et quand le papi nous a montré ce tout petit van qui sentait le chien mouillé (on pense qu’une famille de bobtails l’avaient loué juste avant nous), on lui a dit « non, non, on a réservé un camping-car ». Et il nous a répondu tout naturellement « ah non, c’est ça que vous avez loué ». Bon, d’un côté tant mieux, ce sera plus simple à conduire ! Et puis s’il fait froid, on se réchauffera.
Peu d’explications de la part du papi pour savoir comment s’en sortir avec la « maison-roulante » (notre seule expérience du camping-car était celle acquise auprès du modèle Playmobil que les garçons avaient eu le noël précédent notre départ). Il nous a confié les clés en nous disant simplement de « faire attention aux Chinois ». On n’a pas trop compris si c’était une blague ou pas… Alors on a souri bêtement et on est parti pour notre grande aventure !
Le niveau de confort était très sommaire, mais on avait tout le nécessaire dans nos 5m2 : deux lits sous le toit pour les enfants, un mini évier, une sorte de cabine de douche-toilette de 40cm de large, deux feux sur une gazinière et un mini bar en guise de frigo, une banquette arrière avec table escamotable transformable en une sorte de lit 2 places. Tout ça bricolé de bric et de broc par le papi. Parfait pour notre trip Hippies en fait
[On vous expliquera plus en détail comment on a vécu là-dedans pendant 12 jours dans un article spécifique qui sera disponible dans la rubrique des Carnets de Monsieur Snitch et Barbischnuck].
Et nous voilà partis pour notre road-trip sur l’Ile du Sud ! On a adopté un rythme un peu plus soutenu qu’à notre habitude pour voir tout ce que nous souhaitions voir. En général, on roulait 1h30/2h le matin, découvrant des paysages magnifiques, en pleine nature (ce qui nécessitait donc beaucoup d’arrêt photos !). Il y avait peu de monde sur la route. Seulement quelques camping-cars. On passait la journée à se balader dans des contrées qui ressemblaient à celles traversées pa
r les Hobbits, puis on reprenait la route en fin de journée pour 1h30/2h maximum et on se trouvait un coin pour la nuit, généralement près d’un point d’eau. Les garçons jouaient avec leurs arcs et leurs flèches pendant que les parents préparaient le repas (on avait quand même un super barbecue au gaz !). Puis on profitait du coucher du soleil dans un cadre chaque fois magique. On s’extasiait devant la nuit étoilée qui ne semblait être là rien que pour nous. Puis on profitait encore de ces décors superbes au réveil,
généralement dans la brume, et on reprenait la route. Avec chaque jour le même émerveillement devant toute cette nature, à perte de vue.
Notre première étape fut Pancakes Rocks et ses surprenantes formations rocheuses en bord de mer, sur la côte ouest. De grands rochers qui semblent constitués de sortes de crêpes empilées les unes sur les autres, comme leurs noms l’indiquent
On se sent tout petit dans ce grand décor.
Nous sommes ensuite partis pour 3h nous balader dans le parc national de Punakaiki, vraiment très agréable. Nous avons été surpris de trouver ici une forêt tropicale très dense, composée en grande partie de fougères immenses, bien sûr, car on est est en Nouvelle-Zélande
Avec une jolie rivière le long du chemin. Et nous avons eu la chance d’apercevoir un weka, cousin du kiwi, se faufiler dans les buissons !
Nous avons établi notre camp au bout d’un chemin donnant accès à la mer, trouvé au hasard de notre route. Mais nous nous n’étions pas seuls car il s’agissait d’un spot bien connus des pêcheurs ! Et c’est ainsi qu’au petit matin, notre voisin, un Français parti un an avec son amie faire le tour de la Nouvelle-Zélande en mini-van, est venu nous offrir un énooooome « snapper » pris dans la nuit. Un régal au barbecue puis en rillettes dans les sandwiches du lendemain
C’est aussi ça l’esprit camping sauvage.
On est ensuite parti en direction du Glacier Franz Josef. Une balade de 3h, avec de belles cascades dès le début du sentier. Mais nous avons été un peu frustrés à notre arrivée de voir ce Ranger en carton, plus vrai que nature, nous indiquer qu’il fallait qu’on s’arrête là pour notre sécurité, à 700m de Franz que nous voulions voir de plus près.
Nous avons repris notre van, pour une autre balade autour du « Mirror Lake ». Le vent un peu trop présent ce jour-là froissait la surface du lac et de gros nuages coiffaient les montagnes… L’effet « miroir » du lac, tant vanté par les offices de tourisme, n’était donc pas à son paroxysme, mais la balade de 2h était tout de même bien agréable. Le soir, alors qu’on s’était trouvé un petit coin sympa en bord de mer, on s’est fait dévorer par des mouches de sable affamées. Vieux souvenir du Machu Picchu. Ni une, ni deux, on est remonté dans le van pour fuir ces horribles insectes et comme la nuit tombait, on a dû s’arrêter dormir en bord de « route » (heureusement ce sera la seule fois du voyage!).
Le lendemain, nous sommes allés à Wanaka pour une balade sympa de 3h, avec une très belle vue sur le lac depuis le haut des collines et nos amis les moutons en premier plan. Tout en haut, nous avons rencontré Nina et Xavier, un couple de Belges partis faire un tour du monde d’un an aussi, mais en commençant par l’Asie. Une chouette occasion d’échanger sur nos ressentis et de partager nos bons plans
Le soir, nous avons trouvé un endroit parfait pour dormir, en bordure de lac. Les canards, très enthousiastes à l’idée de partager un barbecue avec nous, se sont invités à notre table !
Nous avons passé la journée suivante à Queenstown au bord d’un lac (oui, encore un lac, il y en a plein sur l’Ile du Sud), haut lieu des activités de montagne « à sensations fortes ». On était à La Clusaz version Kiwi ! Et comme justement on commençait à désespérer de voir un kiwi en vrai, on a fait un tour au parc des kiwis où nous avons pu en observer quelques uns dans le noir (ce sont des oiseaux nocturnes très craintifs). Puis direction le téléphérique suivi du télésiège (en tongs, une première
) pour des descentes en luge ! Une vue magnifique nous attendait depuis le sommet : le bleu intense du lac, les montagnes alentour, bref tout ce qu’on aime. On a passé une après-midi vraiment géniale. Et comme il fallait recharger un peu l’électricité de notre van (et aussi prendre une
vraie bonne douche et se laver les cheveux), nous avons passé la nuit dans un camping payant, dans une ferme avec plein de moutons… et de lamas (ce sera notre seul camping payant en 12 jours!).
Départ le lendemain matin pour les Milford Sounds où nous avons fait une très belle croisière dans les fjords, jusqu’à l’entrée de la mer de Tasman. Paysages superbes encore une fois. Les montagnes immenses sortant de l’eau, les grandes cascades à flanc de roche et une brume très légère pour donner un caractère un peu mystérieux à ce lieu hors du commun.
Nous avons dormi près de Te Anau au milieu des montagnes, pour être prêts le lendemain à partir pour une rando de 4h menant à un très beau point de vue sur les sommets enneigés de la région. Et pour le soir, encore un coup de chance car nous avons trouvé une fois de plus un chouette spot de camping sauvage près d’un lac. Toujours aussi agréable de pouvoir s’arrêter en pleine nature.
Le lendemain, nous n’avons pu résister à un nouvel arrêt à Queenstown qui se trouvait à nouveau sur notre chemin. Mais cette fois-ci, nous avons opté pour une croisière sur le lac avec visite d’une ferme élevant pas moins de 28 000 moutons ! On nous a expliqué comment les chiens rassemblaient les moutons ainsi que 2 ou 3 trucs sur les « merinos » et leur laine incroyable. Mais c’était un peu au pas de course à notre goût. En revanche, nous n’avons pas été déçus par la traversée en bateau : la couleur de l’eau du lac nous a réellement surpris ! Verte, bleue, turquoise, selon les endroits. Et si claire qu’on en voyait le fond.
Pour profiter encore un peu de Queenstown que nous n’avions décidément pas envie de quitter, nous nous sommes posés au bord du lac en fin de journée, observant les canards plongeurs.
Le soir, comme à notre habitude, camping sauvage au bord d’un lac (oui, encore un autre lac;-) ). Et cette fois-ci, l’appel de de la trempette étant trop fort, on s’est baigné malgré les 10°C de l’eau !
Nous sommes partis le lendemain vers le Mount Cook, plus haut sommet de Nouvelle-Zélande, du haut de ses 3700m. Un paysage à couper le souffle qui nous a valu un certain nombre d’arrêts photos ! Le décor nous semblait irréel. L’un des plus beaux, selon nous, depuis notre départ. Au premier plan, des herbes sauvages, dans un doux mélange de jaune et vert, puis un lac turquoise et enfin le Mount Cook, se dressant au loin, dévoilant son sommet enneigé. Il semblait flotter à l’horizon sur le lac. Et les nuages bas, frôlant l’eau, ajoutaient au charme de la scène. On est resté planté là sur le bord de la route, bouche bée. C’était pour nous une image « carte postale » de Nouvelle-Zélande.
Remis de nos émotions ,-) , nous sommes partis pour une balade de 3h l’après-midi, au milieu des herbes sèches très hautes, avec en toile de fond, les monts enneigés dévoilant au fil du sentier des glaciers superbes. On était vraiment dans le décor du Seigneur des Anneaux, guettant les Elfes et les Hobbits, n’attendant plus que Gandalf au détour du chemin.
Nous avons passé la soirée sur une site de camping sauvage très fréquenté au pied du Mount Cook. Dans le camping-car à côté du notre, un couple de Français super sympas avec leur petit garçon, ayant vécu 4 ans à Sydney et préparant leur retour en France. On a papoté un bon bout de temps avec eux, l’occasion de prendre de bonnes infos sur notre prochaine destination !
Le jour suivant, nous avons fait une autre petite rando de 3h pour approcher le Mount Cook d’un peu plus près et découvrir avec amusement que cette grande montagne avait 2 gros yeux et un nez ! Puis une soirée au bord d’un lac turquoise, comme seuls au monde. Et par la fenêtre du van, il y avait le Mount Cook « à la télé ».
Le lendemain, direction un autre lac (oui, oui, encore un autre!) : le lac Tekapo. Changement de décor pour un paysage très sec qui nous a rappelé un peu le Pérou. Des couleurs ocres, des herbes sèches et un paysage plus minéral, avec de grands sommets enneigés au loin. Encore un chouette endroit pour une belle balade de 4h jusqu’à l’observatoire où nous sommes restés bluffés devant les touristes Chinois montés en bus et prenant la pose devant le lac comme des top-models
On avait l’impression de revoir le sketch d’Antoine de Caunes et José Garcia incarnant « Cindy Trop Forte » !
Nous avons rendu le lendemain matin notre camper-van, non sans émotion. Notre compagnon de 12 jours. Pas une défaillance technique malgré les apparences douteuses
Nous avons passé notre dernière journée à Christchurch, la plus grande ville de l’Ile du Sud, dont le centre a été totalement détruit dans un terrible tremblement de terre survenu en 2011. La ville se remet doucement et il y régnait une ambiance très singulière. D’innombrables chantiers et échafaudages, des containers en guise de boutiques dans le petit quartier nommé « Re:Start » et beaucoup d’œuvres artistique pour donner de la couleur et montrer que la vie est bien là. Le jeu d’échecs géant sur la place de ce qu’il reste de l’é
glise aura fait le bonheur des garçons. Puis un moment passé dans un parc génial et un espace dédié au Lego ont permis de terminer bien agréablement notre aventure néo-zélandaise.
L’Ile du Sud en camper-van restera certainement l’une de nos étapes coup de cœur de ce grand voyage. Etre en pleine nature, traverser des paysages superbes, des lacs, des montagnes, des randos, et surtout profiter de cette liberté que nous a offert ce camper-van, sans subir les contraintes que nous avions imaginées en lisant les retours d’expérience d’autres voyageurs. Mais allez, maintenant, il est temps d’aller voir les kangourous !
Ile du Sud en camper van (cliquez sur une photo pour agrandir)