Après 6h de bus à travers les hauts plateaux andins, nous sommes arrivés à Puno, ville située à près de 4000m d’altitude, sur les bords du Lac Titicaca. Nous avons bien apprécié l’ambiance assez festive de cette ville : concerts rock et flûte de pan, musiciens dans les restos, tournoi de volley ball des vendeuses du marché en pleine rue avec filet posé à l’arrache entre 2 poteaux électriques, cours de zumba endiablé sur le port… Les rues de Puno sont très étroites, les trottoirs minuscules et bien sûr la circulation y est totalement anarchique ! Pour compléter notre liste des transports « n
on habituels », nous avons testé : le taxi-vélo (sorte de triporteur avec banquette 2 places à l’avant sur laquelle nous nous sommes entassés à 4 !) et le taxi-moto (banquette 2 places à l’arrière de la moto, mais en se serrant bien, on est rentré à 4!). Bon, faut juste fermer les yeux aux carrefours et prier bien fort, et tout se passe bien
Pour éviter d’avoir recours aux tours organisés, nous avons pris des tickets de bateau directement au port pour nous rendre aux îles Uros. Les îles Uros sont des îles flottantes artificielles, intégralement construites en roseaux (il faut environ 1 an pour bâtir une petite île pouvant héberger 5 familles). C’est assez surprenant car on sent les îles bouger lorsque l’on est dessus !
Lieu emblématique du Lac Titicaca, les îles Uros offrent des paysages magnifiques, mais malheureusement, la visite a rapidement été gâchée par un manque d’authenticité. A peine descendus du bateau (dans lequel il n’y avait pourtant que des touristes Péruviens), nous avons été pris en charge par le « chef » d’une des petites îles, au discours extrêmement bien rôdé. Il nous a expliqué les techniques de fabrication d’une île, nous a fait goûter du roseau (eh oui, c’est comestible!), puis très vite, il est passé aux différents types d’artisanat et, avec beaucoup d’insistance, nous a invités à acheter tout un tas de souvenirs
On était donc un peu déçu d’avoir été pris pour un portefeuille ambulant, même si on s’y était préparé…
Après les îles Uros, nous avons mis le cap sur une autre île du Lac Titicaca, l’île Taquile, que nous avons trouvée bien plus authentique. Après avoir bataillé au port pour acheter des billets de bateau hors « tour organisé », nous avons embarqué pour 3h de traversée (même s’il n’y avait que 30km à parcourir!). Et là, très belle surprise, car c’était une île magnifique, aux airs très méditerranéens. Une petite île (5km de long et 1,5km de large), très montagneuse, extrêmement paisible car sans voiture ni chien (il faut une dérogation pour en posséder un). L’île est dirigée par la communauté des habitants, qui doivent respecter 3 règles de vie : « Ne mens pas, ne vole pas, ne sois pas paresseux ». Pas de police sur l’île : celui qui commet une erreur est exclu, ainsi que sa famille. Un petit côté Bisounours bien agréable.
La communauté de Taquile gère le tourisme de l’île : les bateaux au départ de Puno sont pilotés par un habitant, qui place ensuite les touristes souhaitant dormir sur place chez une famille de l’île, en respectant un principe de rotation. Nous avons ainsi atterri chez une famille toute discrète tenant une petite auberge restaurant. Le monsieur était si timide qu’il n’a même pas osé regarder l’appareil quand on a fait une photo souvenir avec lui !
Conditions d’hébergement spartiates pour cette nuit chez l’habitant : petite chambre composée de 2 lits avec sommier en paille, sans eau courante ni électricité (pour s’éclairer, une bouteille en verre de Fanta avec bougie intégrée). Certainement notre hébergement le moins cher de l’année : 4 euros la nuit en chambre double ! Compte tenu du froid (on était quand même à 4000m d’altitude), on a préféré occuper une seule chambre et se serrer à 2 dans chaque lit pour se réchauffer (c’était plus rassurant aussi!)
Et comme il n’y avait pas de douche et pas vraiment la possibilité de se laver, qu’il faisait un froid de canard, on ne s’est pas changé et on a dormi tout habillé! Rustique !
Le temps était magnifique et nous avons fait une belle rando autour de l’île : couleurs superbes, calme absolu (tellement agréable après l’agitation des villes péruviennes), rencontres avec quelques mamies en habits traditionnels filant leur laine, hommes aux bonnets colorés (typiques de Taquile), repas de truite grillée et soupe de quinoa, mate de coca contre l’altitude, un petit « Inca Cola » pour se désaltérer, bref une journée vraiment chouette ! Malgré les rudes conditions d’hébergement, un beau souvenir pour nous tous, car pour une nuit, c’était plutôt rigolo