Archives pour la catégorie RECIT PAR PAYS

Le récit de chaque pays visité

Vang Vieng

Quelques heures dansVang Vieng - vignette 1 un mini-van et hop, on arrivait déjà à Vang Vieng, petite ville en bord de rivière, bordée par de magnifiques monts karstiques. Après avoir été durant plusieurs années le lieu de débauche privilégié des touristes, le gouvernement laotien a procédé à la fermeture des nombreux bars à opium en 2012 et Vang Vieng a retrouvé un peu de calme.

Vang Vieng - vignette 2Nous avons passé 3 nuits dans un hôtel au jardin luxuriant, offrant une vue superbe sur les montagnes. Le paysage nous a fait penser à la région de Nihn Bihn et Tam Coc, dans la « baie d’Along terrestre » au nord du Vietnam, que nous avions tant appréciée.

La ville de Vang Vieng en soi n’a rien d’intéressant. C’est la région qui mérite vraiment d’être découverte. Nous nous sommes laissés tenter par un tour en jeep proposé par Noé, un Français ayant voyagé dans le monde entier, établi au Laos depuis plusieurs années. Lorsqu’il a vu les enfants, il a préféré adapter son Vang Vieng - vignette 3programme habituel. On ira visiter la grotte, se baigner au « blue lagoon », mais malgré notre demande, pas d’ascension de la montagne pour nous, jugée trop difficile. En remplacement, un tour de 30km dans la campagne.

Noé est venu nous chercher de bonne heure à notre hôtel, accompagné de Marie, une touriste française en vadrouille pour quelques mois en Asie du Sud-Est, et nous avons filé vers une grotte, perchée en haut d’une montagne. Beaucoup de touristes asiatiques grimpaient ce jour-là à nos côtés, mais tous se sont arrêtés quelques mètres après l’entrée, au niveau du Bouddha couché. Sans guide, il est quasi-impossible de s’y aventurer car la grotte est vraiment grandeVang Vieng - vignette 4 et il est très facile de s’y perdre. Nos lampes frontales sur la tête, nous sommes partis pour 1h d’exploration souterraine, suivant Noé à la trace. Quelques passages un peu délicats car la roche était bien glissante, mais la balade était très chouette. Nous avons rencontré plusieurs belles araignées, immobiles, leurs grandes pattes bien accrochées à la paroi.

En contrebas du chemin très raide menant à la grotte, nous avons fait une longue pause au Blue Lagoon, le lieu préféré des touristes coréens. Très calme il y a encore quelques années de cela, c’est aujourd’hui un endroit surpeuplé depuis qu’une série télé a choisi ce joli spot à l’eau turquoise pour faire sauter d’un arbre son Vang Vieng - vignette 5beau héros. Depuis, les Coréens viennent revivre la scène ! Munis d’un beau gilet de sauvetage orange fluo, ils s’élancent depuis le haut de l’arbre, dans une frénésie sans précédent. Un spectacle vraiment rigolo :-)

Les garçons, eux, ont préféré jeter leur dévolu sur le toboggan aquatique (quelque peu rafistolé). Il s’en sont donné à cœur joie pendant une bonVang Vieng - vignette 6ne heure ! Arsène revivait ; le bonheur de pouvoir enfin retourner dans des jeux d’enfants sans son plâtre. Hippolyte, si heureux de pouvoir jouer à nouveau dans l’eau avec son frère, en a même oublié qu’il n’avait pas ses lunettes de piscine (accessoire indispensable pour nager :-) ) et regagnait la rive « tout seul comme un grand » (il n’avait pas pied).

Après cette pause baignade tant appréciée, nous avons repris place à l’arrière de la jeep pour une heure de balade dans la campagne de Vang Vieng. Une piste de terre au milieu des picsVang Vieng - vignette 7 karstiques et des champs, laissés aux buffles pour l’instant, mais qui se transformeront bientôt en rizières avec la saison des pluies. Un décor encore une fois magnifique.

Le lendemain matin, un peu frustrés d’avoir manqué la vue depuis le sommet de la montagne lors de notre tour avec Noé, nous avons décidé de tenter notVang Vieng - vignette 8re chance, tranquillement, en prenant notre temps. Noé nous avait parlé d’une montée de 45 minutes très éprouvante et d’une descente tout aussi difficile. Nous sommes donc partis avec beaucoup d’eau et un pique-nique pour pouvoir progresser à notre rythme. Bon, ben, finalement, on est arrivé tout en haut en moins de 40 minutes ;-) Ca grimpait bien, mais ce n’était pas non plus si difficile que ça. Et surtout, quelle vue !!! Une vue incroyable, un dégradé de vert superbe. Les chVang Vieng - vignette 9amps vert clair se découpaient parfaitement. On devinait la rivière, aux berges couvertes d’arbres au vert plus sombre, serpentant entre les terres. Et se dressant au loin, majestueuses, les montagnes karstiques.

Nous avons prVang Vieng - vignette 10ofité de cette vue magique, bien installés dans une petite cahute tout en haut de la montagne. Un endroit de rêve pour pique-niquer. On y resté longtemps. Impossible de se lasser d’un si beau décor. Il aurait vraiment été dommage de manquer une si belle vue sur la région.

Et puis nous sommes redescendus, en prenant garde de ne pas trébucher sur les rochers que le pluie du petit matin avait Vang Vieng - vignette 11rendu bien glissants. En bas du chemin, nous avons fait la rencontre de 4 toutes jeunes filles en admiration devant les boucles blondes des garçons. Une petite pause photo a donc été de rigueur :-)

Pour terminer notre court séjour à Vang Vieng, nous avons rejoint Noé, Marie et 2 autres couples de jeunes Français voyageant plusieurs mois en Asie, le temps d’un apéro « à la française » : pastis, verre de vin et plateau de charcuterie au menu  ce soir-là !

Allez, un petit tour à Vientiane, la capitale du Laos, et il sera déjà l’heure de dire au-revoir à ce pays que nous avons tant aimé.

Vang Vieng (cliquez sur une photo pour agrandir)

Luang Prabang

Depuis Nong Khiaw, noLuang Prabang - vignette 1us avons pris un mini-van en direction de Luang Prabang, petite ville du nord du Laos classée en 1995 au Patrimoine Mondial par l’UNESCO. Cette fois-ci, nous étions juste le bon nombre dans le véhicule ;-) Les 4h de voyage ont été bien agréables, avec de très beaux paysages tout le long du trajet.

Luang Prabang - vignette 2Nous avons passé une semaine à Luang Prabang, une ville toute jolie, nichée au cœur d’une vallée à la végétation luxuriante, située au confluent du Mékong et de la Nam Kham. Dans le centre, de petites maisons de style colonial accueillent des boutiques, des hôtels et des restaurants assez chics. Dans la rue principale, incroyablement calme, on circule à pied ou à vélo, et quelques tuk-tuk transportent les touristes trop fatigués par la chaleur. Les moines, drapés de safran, se promènent trLuang Prabang - vignette 3anquillement, leur ombrelle à la main. Et les temples bouddhistes et les monastères, souvent cachés au cœur de jardins verdoyants plantés de palmiers et de cocotiers, ont un petit côté exotique qu’on a bien aimé.

Comme il faisait encore très chaud, et que nous avons été un peu patraques (mis à part Arsène dont l’estomac a plutôt bien résisté à la nourriture laotienne :-) ), nous avons adopté un rythme assez cool durant notre petite semaine à Luang Prabang.

Luang Prabang - vignette 4Nous avons visité le très chouette petit musée consacré aux Ethnies du Laos, que nous avons beaucoup apprécié. Nous y avons appris un peu plus encore sur les populations Akha et Khamu, et cela était très parlant pour nous, après notre super trek dans les montagnes. Pour fuir la chaleur, nous avons également passé un moment à la bibliothèque municipale où l’on a pu dénicher uLuang Prabang - vignette 5n ou deux livres d’enfant en français. De jeunes moines lisaient sagement dans la salle principale tandis que des enfants du quartier (auxquels se sont joints les garçons) jouaient dans une petite pièce attenante.

Nous avons flâné dans la ville, le long du Mékong, sur les bords de la Nam Kham. Nous avons bien aimé les temples, aux mosaïques scintillantes, renfermant encore quelques Bouddhas dorés. Nous avons apprécié la visite du Palais Royal, dans son écrin de verdure tropicale, avec ses jolies salles aux plafonds et murs rouges décorés d’or. Et dans un coin du jLuang Prabang - vignette 6ardin, un petit temple récent spécialement construit pour abriter le « Pha Bang », cette statue de Bouddha très ancienne qui a donné son nom à la ville.

Nous avons grimpé en haut du Mont Phusi pour profiter de la vue qu’offrait cette colline située en plein cœur de la ville. Au sommet, un jeune couple faisait un vœu en libérant un petit oiseau de sa cage de bambou. Une tradition apparemment. La balade était vraiment Luang Prabang - vignette 7agréable, agrémentée de petites statues de Bouddha disposées le long du chemin, et le chouette point de vue qui s’offrait à nous valait largement les quelques efforts pour y accéder.

Un matin, nous avons pris un tuk-tuk pour nous rendre aux cascades de Kuang Si, très prisées des touristes. Après une heure de route sous la pluie, nous avons pu profiter de quelques rayons de soleil pour découvrir un très beau site composé de plusieurs bassins et cascades en terrasse, au milieu d’une forêt bien dense. Un décor sauvage magnifiqLuang Prabang - vignette 8ue. L’eau, chargée de limon, semblait vert pâle ou turquoise, selon la lumière. On est parti le long d’un petit chemin qui grimpait jusqu’au sommet du site, puis s’enfonçait ensuite dans la forêt. Mais après une bonne heure de marche, nous avons dû renoncer à aller plus loin, tant la pluie, devenue forte, rendait le terrain boueux et glissant. Mouillés pour mouillés, nous avons décidé, de retour aux bassins situés en contrebas, de tenter une rapide baignade dans cette eau si belle mais si fraîche !

Pour fêter les 6 ans d’HLuang Prabang - vignette 9ippolyte, nous avons passé une excellente soirée dans un restaurant italien bien plus chic que les gargotes locales fréquentées les jours précédents. Il était si heureux de pouvoir manger de vraies pâtes carbonara ! Et comme présent, un doudou chauve-souris confectionné dans un village Akha de la région, qui fut rapidement baptisée « Bat-Akha » ;-)

Le dernier jour, nous nous sommes levés très tôt pour assister à 5h30 au « Tak Bak », la « cérémonie de l’aumône ». Chaque jour, le long de la rue principale, des centaines de moines défilent en silence pour recueillir les offrandes des fidèles. Les habitants, assis sur de petits tabourets le long du trottoir offrent le riz qu’ils ont préparé ainsi qu’un peu de nourriture. Mais aujourd’hui, l’aspect touristique a malheureusement prLuang Prabang - vignette 10is le dessus sur l’aspect religieux de cette cérémonie. Si bien que nous avions vraiment hésité à y assister. La règle voudrait que les touristes restent à l’écart et observent la cérémonie sans déranger ni interférer, c’est-à-dire en restant à distance, sur le trottoir d’en face par exemple. Mais la réalité est tout autre.

Nous avons vu des mini-bus décharger de nombreux touristes irrespectueux achetant en tout hâte, à des vendeurs peu scrupuleux, du riz de mauvaise qualité ainsi que des gâteaux industriels bon marché. Ceux-ci venaient ensuite se placer à côté des Laotiens et attendaient les moines « pour la photo ». Un bien triste spectacle. Un vrai manque de respect. Certains gênaient la procession, discutaient à haute voix, jouaient les paparazzis à quelques centimètres des moines. Vraiment un triste spectacle. Dommage, car cela n’est pas si difficile de rester silencieux de l’autre côté de la rue…

On a quitté Luang Prabang sur cette note un peu négative, et cela a renforcé notre ressenti sur cette étape laotienne très différente des précédentes. On a trouvé la ville réellement très jolie. Mais on a eu l’impression que l’impact touristique lui avait malheureusement fait perdre en authenticité. On s’est dit qu’on avait été particulièrement chanceux d’avoir pu goûter au « vrai Laos », en choisissant de passer quelques jours dans les montagnes du nord, cette région beaucoup plus reculée.

Allez, hop, reprenons la route, direction Vang Vieng, notre prochaine étape !

Luang Prabang (cliquez sur une photo pour agrandir)

Muang Ngoi Neua et Nong Khiaw

Après notre inoubliable trek dans les montagnes du nord, si riche en aventures, nous avons quitté la paisible petite bourgade de Muang Khua et avons mis le cap vers la très tranquille localité de Muang Ngoi Neua. Si l’on cherche un endroit au calme, niché au cœur d’un superbe paysage composé de hauts pics karstiqMuan Ngoi Neua - vignette 1ues et d’une douce rivière, c’est bien à Muang Ngoi Neua qu’il faut aller ! Nous avons découvert avec plaisir ce tout petit village sans route, accessible uniquement par voie fluviale, où le temps s’écoule dans une quiétude infinie. Il n’y a pas grand chose à faire à Munag Ngoi Neua. Juste se reposer dans un hamac. Sur la terrasse de son bungalow en bois. Face à la rivière. Et après 2 jours de marche dans la montagne, cela nous allait très bien !

Muan Ngoi Neua - vignette 2Pour nous rendre dans ce petit havre de paix perdu au milieu de nulle part, nous avons pris place à bord d’un long-tail boat, ces bateaux très étroits et allongés. Nous étions les seuls touristes à bord. Quelques Laotiens ont partagé avec nous ce trajet de 3 heures qui descendait lentement la rivière. Certains se reposaient à l’arrière, d’autres papotaient avec le capitaine. Et nous, confortablement installés dans des sièges de voiture recyclés (!), nous profitions du paysage. Des buffles d’eau à la peaMuan Ngoi Neua - vignette 3u rose ou brune prenaient leur bain matinal. Des enfants s’amusaient sur des chambres à air dans le courant de la rivière. Quelques rares maisons en bambou montées sur pilotis se dessinaient sur les berges. Et les hauts pics karstiques nappés de brume ajoutaient à la beauté de ce paisible décor.

Nous avons passé 2 nuits à Muang Ngoi Neua, dans un bungalow en bois offrant une vue magnifique sur la rivière et les montagnes. Le confort et la propreté étaient loin d’être au rendez-vous, mais l’endroit était agréable pour se détendre. Autant l’avouer, nous n’avons pas fait grand chose durant Muan Ngoi Neua - vignette 4notre court séjour ! Lecture, baignade dans la rivière, un peu d’école (en compagnie d’une petite fille du village qui avait très envie de faire du coloriage avec les garçons!).

Nous nous sommes aussi un peu baladés dans l’unique rue du village, d’un calme sans pareil. Et puis nous avons fait un petit tour au Muan Ngoi Neua - vignette 5temple. Endroit sublime et reposant, propice à la méditation. Quelques édifices au murs blancs, décorés de rouge et d’or, nichés dans un écrin de verdure, les pics karstiques en toile de fond.

Nous avons ensuite repris le bateau pour descendre la rivière encore un peu plus. Nong Khiaw - vignette 1Une heure de navigation et nous avions rejoint le joli petit village de Nong Khiaw, un peu plus animé que Muang Ngoi Neua, car également accessible par la route. Nous y avons passé l’après-midi.

Alors que nous déjeunions dans une gargote, le ciel s’est soudainement assombri et le soleil a laissé place à de gros nuages noirs menaçants. Tout juste le temps de regagner notre guesthouse et un violent orage de grêle, suivi d’une forte pluie qui allait durer plusieurs heures, s’abattait sur Nong Khiaw ! Heureusement, nous avions cette fois-ci une chambre dans un bâtiment « en dur ». L’expérience aurait été plus délicate dans notre bungalow en bois de la veille :-)

Allez, après la campagne, direction Luang Prabang maintenant, notre première étape dans une ville laotienne !

Muang Ngoi Neua et Nong Khiaw (cliquez sur une photo pour agrandir)

Muang Khua

Depuis Chiang Rai en Thaïlande, 3 jours de voyage nous ont permis de rejoindre Muang Khua au Laos où nous avions rendez-vous avec Khamman, un guide indépendant qui allait nous accompagner pour un trek de 28 km sur 2 jours dans les montagnes du nord. On vous prévient, cet article est super long tant l’aventure fut riche pour nous !

Nous sommes partis dMuang Khua - vignette 1e Chiang Rai de bon matin et avons pris un bus local jusqu’au poste frontière avec le Laos. Tampons de sortie de Thaïlande en un clin d’œil, puis visas d’entrée au Laos délivrés assez rapidement. Nous avons fait étape pour la nuit dans la ville frontière de Huay Xai.

Nous fiant aux horaires de bus pour Luang Namtha annoncés par la gérante de la guesthouse, nous sommes partis de bonne heure le lendemain matin pour la gare routière. Mais celle-ci s’était un peu planté et nous avons dû patienter 2 bonnes heures, l’occasion de faire une leçonMuang Khua - vignette 2 d’école aux garçons, sous le regard curieux des Laotiens (les touristes occidentaux ne sont pas très nombreux dans cette région reculée). Nous avons finalement embarqué dans un bus (que nous pensions hors d’usage!), pour 7h de voyage sur les routes sinueuses du nord.

Après une courte pause d’une nuit à Luang Namtha, nous avons pris place dans un mini-van de 15 places, direction Muang Khua. Ce fut clairement le pire trajet depuis que nous sommes partis de Paris ! Il faisait très très chaud dans le van et nous avons été incessamment ballottés dans les trop nombreux virages d’une route trop tortueuse en trop mauvaise état, ressemblant parfois plus à une piste qu’autre chose. Dur, dur pour les petits estomacs sensibles :-( Heureusement, les paysages étaient superbes. La route serpentait dans les montagnes vertes, traversant parfois un village Muang Khua - vignette 3de quelques maisons de bambous. Un décor beaucoup moins sec qu’au nord de la Thaïlande, avec une végétation tropicale assez riche, composée de nombreux palmiers, cocotiers et bananiers.

Et puis l’ambiance à bord était à la fête ! La sono à fond, le chauffeur, qui carburait au Red bull, plaisantait avec les passagers. Notons que c’était un être à part : il était doté d’yeux bioniques qui lui permettaient, tel Super Jamie, de voir à travers les montagnes. Du coup, trop facile pour lui de doubler dans les virages, même les plus serrés, quand il n’y avait aucune visibilité ;-)

Lors d’un aMuang Khua - vignette 4rrêt dans la ville d’Udomxai, pour rendre ce trajet vraiment inoubliable, 18 autres Laotiens sont venus se joindre aux 15 personnes déjà à bord (rappelons que c’était un mini-van de 15 places). C’est donc entassés les uns sur les autres que nous avons Muang Khua - vignette 5terminé notre voyage. Par bonheur, le chauffeur, qui s’était arrêté sur le bord de la route pour faire monter une mamie et ses 20 sacs d’ail d’une cinquantaine de kilos chacun (soit 1 tonne d’ail !), s’est finalement ravisé dans un moment de lucidité.

Après ce trajet quelque peu épique, nous sommes arrivés à Muang Khua, petit village rural du nord du Laos. Nous avons passé la nuit dans une guesthouse tout en bois au confort plus que sommaire (mais à 5 euros la chamMuang Khua - vignette 6bre pour 4, on ne s’attendait pas au grand luxe), située sur les hauteurs, offrant une vue magnifique sur la rivière Nam Ou. Pour y accéder, on devait traverser un grand pont suspendu en bambou. Un décor tellement dépaysant. L’aventure pouvait commencer !

Nous avons fait connaissance avec notre guide, Khamman, un Laotien au grand cœur. Après avoir été moine pendant 14 ans, il a enseigné la physique-chimie au lycée puis s’est reconverti sur le tard pour devenir guide. Un super guide. Issu de l’ethnie minoritaire Khamu, il propose des treks de plusieurs jours, avec nuit chez l’habitant, dans les montagnes du nord du Laos pMuang Khua - vignette 7our partager, avec quelques touristes chanceux, ses connaissances sur la région et les coutumes des ethnies minoritaires. Il propose plusieurs itinéraires et ne traverse pas toujours les mêmes villages afin de faire profiter un maximum de personnes de la venue des touristes. Car Khamman offre à chaque visite médicaments et nourriture, et donne un peu d’argent au village pour aider à financer quelques aménagements. Loin des sentiers battus, le village dans lequel nous avons dormi n’avait vu passer que 20 touristes avant nous…

Muang Khua - vignette 8Avant de débuter notre trek, nous avons pris un tuk-tuk pour une heure de route, puis nous avons traversé la rivière dans une tout petite embarcation pour rejoindre le début du sentier. Après une heure de marche, nous sommes arrivés dans un village Akha, une ethnie minoritaire originaire du sud de la Chine.

Les enfants du village, tMuang Khua - vignette 9rès curieux, nous suivaient partout ! Et une vieille dame nous a dit que c’était la première fois qu’elle voyait des enfants occidentaux ;-) Nous avons rendu visite au chef du village marié à 2 femmes. Chez les Akha, un homme peut multiplier les femmes tant qu’il n’a pas réussi à avoir un fils ! Autre coutume, des plus cruelles, les Akha tuent les jumeaux à la naissance car dans leur croyance, seul les bêtes peuvent mettre au monde plusieurs petits issus d’une même gestation. Mais « moindre mal », dans ce village, les jumeaux sont depuis peu épargnés et proposés à l’adoption à des famille de la ville.

La vie dans les montagnes est difficile pour les minorités du Laos. Les villageois vivent dans des maisons de tôle, de bois et de bambou, dénuées de confort, qu’Muang Khua - vignette 10un gros coup de vent pourrait souffler. Pas d’eau courante. Seules quelques habitations disposent de l’électricité. Les ressources sont faibles. Les habitants cultivent quelques terres, élèvent poules et cochons (qui se baladent partout dans le village!) et complètent les repas avec les prises de la chasse et les fruits de la cueillette.

Les femmes mariées Muang Khua - vignette 11portent une coiffe traditionnelle, ressemblant à un bandeau orné de pompons et de pièces de monnaie datant de la colonisation française. Lors de notre visite, certaines tissaient, d’autres revenaient de la forêt avec de lourds fardeaux qu’elles portaient en partie à la force de leur tête. Nous avons passé un beau moment dans le village et nous repartons avec notre lot de questions, de réflexions. On était tellement loin de notre vie « facile » de Parisiens…

Nous avons marché encore deux heures dans la montagne pour grimper jusqu’à 1500m dans une chaleur moite étouffante. On n’avait jamais eu Muang Khua - vignette 12aussi chaud en rando. Nous avons fait une pause pique-nique bien méritée à l’ombre d’un arbre sur le sentier. Au menu : nouilles sautées, conditionnées dans une feuille de bananier ! Délicieux !

On a traversé différeMuang Khua - vignette 13nts paysages. Des passages en forêt, alternant avec des prairies aux petits arbustes épineux. Des champs dévastés par les feux liés aux brûlis intempestifs. Et tout autour, les montagnes, à perte de vue, perdues dans les brumes du mois de mai.

En chemin, nous avons fait beaucoup de rencontres. Des villageois partis travailler au champ. D’autres, en mission « cueillette ». Un chasseur aussi, équipé d’un fusil d’un autre temps, à l’affût des petits oiseaux. Puis nous avons discuté avec un fumeur d’opium (en pleine action) et sa famille, qui profitaient Muang Khua - vignette 14d’une pause à l’ombre, le temps que les mauvaises herbes de leur champ se consument. Le champ brûlait d’ailleurs si bien, qu’on a failli ne pas pouvoir continuer notre route car les flammes léchaient le sentier.

On a fait plusieurs pauses car on avait chaud, horriblement chaud. Et chaque fois, Khamman nous en apprenaMuang Khua - vignette 15it encore un peu plus sur la région et sur les ethnies minoritaires du nord du Laos. Il nous a aussi fait goûter des petites mûres qui colorent la langue à tous les coups (ceux qui ne mâchent que d’un côté obtiennent un effet des plus contrastés ;-) ).

En fin de journée, Muang Khua - vignette 16nous sommes arrivés dans un village Kahmu, une ethnie minoritaire originaire du Cambodge, où nous avons passé la nuit. Des maisons toutes simples sur pilotis en bois et bambou, un sol en terre couleur ocre. Un village beaucoup plus organisé que le premier village Akha. Les cochons étaient tenus à l’écart des habitations dans des enclos, il y avait des poubelles et quasiment aucun déchet sur le sol, et surtout, au centre du village se trouvait un espace commun où coulait un filet d’eau provenant d’une source. Le liMuang Khua - vignette 17eu de toutes les rencontres. On y vient pour faire sa toilette, pour laver son linge, pour briquer son scooter… Comme on avait eu bien chaud durant notre randonnée, on s’est laissé tenté par une douche à l’eau froide au milieu des villageois, des poules et des canards.

Khamman nous a ensuite conduits chez le chaman. Ambiance très particulière ! Dans le noir, sa femme était prostrée, elle ne parlait pas. Sa fille âgée d’une cinquantaine d’année, toute souriante, posait plein de question, en nMuang Khua - vignette 18ous touchant sans cesse les mains, les pieds, les cheveux. Le chaman pendant ce temps, soufflait dans une flûte télescopique en roseau. Un brin surnaturel :-)

Puis ce fut l’heure du dîner avec notre famille d’accueil. Dans la maison, une seule pièce à vivre. On y cuisine la joMuang Khua - vignette 19urnée, on y dort la nuit. Un feu était allumé sur une sorte de grand plateau en bois à même le plancher. Comme il n’y avait que peu d’ouvertures, l’atmosphère était très enfumée. La famille avait concocté un véritable festin en l’honneur de ses invités : soupe de poulet épicée, riz gluant, pommes de terre frites, ragoût d’écureuil (seul Charles a osé y goûter) et petits oiseaux grillés, qui se mangent tout entier. Le tout copieusement accompagné de bière (de la bière tiède car il n’y avait pas de frigo :-) ). Et quanMuang Khua - vignette 20d il a fait trop sombre, ils ont allumé une ampoule à l’aide d’une batterie de voiture. Voilà, là, on était vraiment en terre inconnue. Chez Papi Hmong au Vietnam, c’était juste un avant-goût !

Après le repas, une quinzaine d’habitants sont venus passer la soirée avec nous, pour partager une bière, chiquer du bétel et surtout nous observer. Les plus téméraires posaient quelques questions. Les autres nous regardaient, crachant à grand bruit leurs boulettes de bétel mastiquées. Et puis, ils nous ont demandé de leur chanter des chansons. Alors, les garçons se sont fait un plaisir de leur interpréter tout le répertoire de Philippe Katerine. Un brin décalée comme situation :-)

Notre hôte a dispoMuang Khua - vignette 21sé des couvertures sur le sol et nous a donné des coussins en paille, et nous avons débuté une nuit mémorable. Les enfants ont très bien dormi, mais les parents… D’abord, il y avait le bruit incessant des grosses blattes qui cavalaient sur le plancher. Et puis, on avait le colocataire à qui nous souhaiterions remettre un prix : celui du colocataire le plus relou de la planète (il peut remettre son titre en jeu l’année prochaine, il est indétrônable). Il a passé une partie de la nuit à fumer. Et il n’y avait pas d’aération. Il a passé une autre partie de la nuit à éructer à grand bruit et à lâcher des gaz sonores à l’odeur pestilentielle. Et il n’y avait toujours pas d’aération. Il est maintes fois sorti pour uriner. Sans grande discrétion. En revanche, il a préféré ne pas sortir pour cracher à grand bruit. Oui, il avait fait un petit trou dans le plancher qui lui servait de crachoir. Mais surtout, il a tué un nombre incalculable de blattes, à même le sol, toute la nuit avec sa machette ! On avoue qu’on a quand même bien rigolé même si on a pas trop dormi.

Le matin, tout le monde s’affairait dans la maison, si bien que nous étions très gênés d’avoir fait la grasse matinée. Mais en regardant l’heure, on s’est rendu compte qu’il n’était que 5h30! Après un petit déjeuner très copMuang Khua - vignette 22ieux, à base de pommes de terre frites (spécialement préparées pour nous) et soupes de nouilles, nous avons dit au revoir à nos hôtes. Nous sommes passés par l’école du village où nous avons un peu distrait les élevés très appliqués. Une classe unique, avec un maître en uniforme enseignant 3 niveaux différents.

On a repris le sentier duMuang Khua - vignette 23rant 4h, toujours dans une chaleur étouffante, malgré l’heure matinale. Les paysages étaient encore superbes sur ce versant. Les montagnes vertes, nappées de brume, étaient joliment éclairées d’une lumière orangée. Puis nous sommes arrivés dans un village en bord de rivière, beaucoup plus riche cette fois, les villageois tirant profit de la pêche et de leur plus grande proximité de la ville pour vendre quelques objets d’artisanat. Une petite pause le temps de se désaltérer, d’attirer l’attention des habitants (les bouclMuang Khua - vignette 24es blondes des garçons, encore et toujours) et de se renseigner sur le menu du mariage qui se préparait là (des brochettes de cigales grillées), puis nous sommes repartis pour nous baigner dans la rivière tout près d’un grand pont en bambou. Les garçons se sont bien amusés dans l’eau au milieu des enfants du coin. Puis nous sommes remontés dans le tuk-tuk qui nous attendait pour rentrer à Muang Khua.

Nous avons passé 2 jours de trek incroyables, à parcourir près de 30km dans la montagne. On avait déjà marché bien plus (42km de haute montagne en 2 jours en Patagonie), mais cette grande randonnée a été physiquement éprouvante compte-tenu de la chaleur, de l’humidité, de l’absence d’air et du peu de confort. Mais si riche en rencontres et en découvertes, tellement loin de tout ce que l’on pouvait connaître. Notre plus grande immersion en terre inconnue à ce jour ! On a encore du mal à réaliser tout ce que nous avons vécu. Cela restera un souvenir impérissable pour toute la famille. Nous devons beaucoup à Khamman, tellement généreux dans son partage et si attentionné avec nous tous.

De retour à Muang Khua, nous avons dormi encore une nuit dans la guesthouse en bois. Et la chambre nous a semblé si luxueuse tout à coup ! Comme quoi, tout est relatif…

Cette première étape laotienne nous a enchantés. Allez, poursuivons notre découverte de ce beau pays, direction Muang Ngoi Neua maintenant ! [Vous avez du mal avec les noms des villes laotiennes ? Nous aussi ;-) ]

Muang Khua (cliquez sur une photo pour agrandir)

Chiang Rai

Depuis Chiang Mai, 2h30 de bus à travers la montagne, et nous étions arrivés à Chiang Rai, notre dernière étape du nord de la Thaïlande (nous avons prévu de revenir en Thaïlande pour visiter Bangkok et passer peut-être une semaine sur une île au mois de juin). Nous y sommes restés 2 jours, le temps de découvrir nos derniers temples thaïlandais avant de passer la frontière laotienne. Des temples, on en avait déjà vus pas mal, mais pas des comme ça ! Deux œuvres délirantes communément appelés « La Maison Noire » et « Le Temple Blanc ». Situées respectivement à 13km au nord et 13km au sud de Chiang Rai, elles sont le fruit de l’imagination de 2 artistes contemporains un peu loufoques.

Pour éviter d’avoirChiang Rai - vignette 1 recours à un « tour organisé chronométré », on a choisi d’aller au Temple Blanc par nos propres moyens, avec un bus local tout vieillot. C’était assez rigolo, car il n’y avait pas d’arrêt spécifique pour le temple. On a dû demander au chauffeur de nous lâcher au bord d’une grande route. Et pour le retour, pas de problème, on s’est posté sur cette même grande route et il nous a suffi de faire un signe au bus quand on l’a vu arriver ;-)

Le TChiang Rai - vignette 2emple Blanc ne ressemblait vraiment à aucun autre ! C’est un édifice aux multiples sculptures très fines, d’un blanc étincelant pour symboliser la pureté du bouddhisme. L’artiste a également incrusté de petits carreaux de miroir un peu partout qui réfléchissent la lumière et confèrent à l’édifice un aspect plus blanc que blanc, tellement lumineux qu’il était même difficile de le regarder sans se brûler les yeux :-)

A l’extérieur, plusieuChiang Rai - vignette 3rs sculptures nous rappelant que le péché, c’est très vilain : visages torturés, bouteilles d’alcool, cigarettes, etc. Et de nombreuses mains sorties du sol ont tenté de nous attraper quand on a franchi le pont pour accéder à l’édifice. Symbole du passage de la vie terrestre au paradis en évitant l’enfer ? A l’intérieur, tout aussi étrange que cela puisse paraître, un Bouddha au pied duquel des moines et des familles venaient se recueillir, comme dans n’importe quel lieu de culte. Mais ce qui était complètement inattendu, c’était les fresques à la touche « Pop Culture » qui décoraient les murs au côté des représentations religieuses. Tout plein de héros de notre époque : les minions, HChiang Rai - vignette 4ello Kitty, Neo de Matrix, Harry Potter, Yoda, les Tortues Ninja, Mickaël Jackson, Spiderman, Dragon Ball Z etc. Il y avait aussi les Twin Towers de New-York percutées par un avion. Un vrai mélange des genres !

A l’extérieur aussi, des représentations plutôt rares dans les Chiang Rai - vignette 5temples classiques : des têtes de mort, des statues aux organes génitaux démesurés, les visages de personnages un peu dérangés accrochés dans un arbre (les enfants étaient tout étonnés de voir Golum, l’horrible Hobbit du Seigneur des Anneaux dans un temple :-) ) Et dans un endroit aussi saugrenu, il ne fallait pas s’attendre à trouver des toilettes comme les autres. Et en effet, une statue très délicate indiquait le lieu. Ca nous a bien fait rire.

Chiang Rai - vignette 6Le lendemain, on est parti à la découverte de la Maison Noire, toujours avec le bus local vieillot. Sur un grand terrain, plusieurs constructions de pierre, de terre, de bois, dont certaines assez loufoques. On ne peut entrer que dans un seul bâtiment. Les autres s’observent de l’extérieur par les fenêtres. Le noir prédomine très largement, mais certaines maisons sont joliment ornées de portes en bois clair aux sculptures très travaillées. Et à l’intérieuChiang Rai - vignette 7r, un vrai bric-à-brac d’objets en tout genre, souvent un peu morbides. Beaucoup d’ossements, de cornes, de peaux d’animaux. Mais aussi des sculptures aux phallus imposants ;-)

Dans les 2 temples, les artistes s’étaient offert un espace personnel. Dans le Temple Blanc, une grande salle avec plusieurs portraits de Chalermchai Kositpipat ainsi que tous ses diplômes et distinctions. Dans la Maison Noire, un autel avec une statue de Tawan Duchanee, au pied de laquelle des visiteurs avaient déposé des dons, comme dans les tempChiang Rai - vignette 8les bouddhistes traditionnels. On n’a pas bien compris s’ils étaient totalement mégalomanes ou si c’était du second degré… En tout cas les offrandes étaient bien présentes!

C’est ainsi que nous avons terminé notre découverte de la Thaïlande du Nord, avec ses nombreux temples, qui recèlent tant de surprises. Allez, hop, sautons dans un bus, direction le Laos maintenant !

Chiang Rai (cliquez sur une photo pour agrandir)

Chiang Mai

Après notre périple dans les montagnes du nord, nous avons rendu notre voiture pour nous poser 5 jours à Chiang MaChiang Mai - vignette 1i, une très grande ville du nord de la Thaïlande. Nous avons trouvé un petit hôtel bien agréable au cœur de la vieille ville, dans une ruelle très calme, avec un super resto de grillades juste en face qui proposait de gros poissons vraiment délicieux.

A peine arrivés, nous avons sauté dans un tuk-tuk, direction le RAM Hospital, super moderne, qu’on avait repéré pour faire retirer le plâtre d’Arsène. Les hôpitaux thaïlandais ont assez bonne réputatiChiang Mai - vignette 2on, et nous avons été très satisfaits de la prise en charge proposée dans celui-ci. Arsène était content de récupérer son bras gauche et de pouvoir sauter dans la petite piscine de l’hôtel dès la fin d’après-midi !

Lors de notre séjour à Chiang Mai, nous avons visité 2 beaux temples situés dans la vieille ville. Dans le Wat Phra Sing, plusieurs édifices Chiang Mai - vignette 3assez modernes, avec bien sûr un grand Bouddha doré à l’intérieur du temple principal. Mais pour nous, la meilleure surprise, ce fut la statue en fibre de verre d’un moine, qui semblait alors plus vrai que nature. On doit avouer qu’on s’est fait prendre. On croyait que c’était un vrai monsieur qui méditait. On n’osait pas trop l’approcher pour lui laisser la quiétude nécessaire à la prière :-)

A l’extérieur, du temple principal, des dorures et encore des dorures : un stupa doré qu’on avait du mal à regarder tellement il brillait, un Bouddha doré couché, des dragons dorés… De quoi nous en mettre plein les yeux !

Chiang Mai - vignette 4Le Wat Luang Chedi nous a semblé plus sobre. Un édifice ancien en partie en ruine et quelques bâtiments plus récents, dont un offrant une grande salle invitant à la méditation, face à…un Bouddha doré. Mais debout cette fois-ci.

Nous avons également fait un tour au grand marché de Chiang Mai, où on trouve de tout. Un peu comme à la Samaritaine. Mais dans une atmosphère suffocante. Car à l’intérieur, sous la tôle, il faisait très très chaud. Nous avons erré dans les centaines d’allées, au milieu des nombreux stands. Nourriture, vêtements, offrandes… Notre trouvaille préférée : les œufs roses ! De ce qu’on a Chiang Mai - vignette 5compris, ce sont des œufs de poules nourries de pâte de crevette que l’on laisse ensuite macérer dans du sel plusieurs semaines. C’est un peu comme les œufs de cent ans paraît-il. Mais on n’a pas osé goûter.

Pour terminer notre tour des plus beaux temples de la région, nous avons pris un pick-up-taxi jusqu’à Doisuthep, à 45 min de route du centre ville, perché sur les hauteurs. D’après la légende, l’emplacement du tChiang Mai - vignette 6emple a été choisi au XIVème siècle car un éléphant blanc portant sur son dos une relique de Bouddha vint mourir exactement à cet endroit.

Ce temple était très différent de ceux que nous avions visités auparavant. En bas du grand escalier qui menait au sommet (un peu plus de 300 marches à gravir), des petites filles HmChiang Mai - vignette 7ong attendaient patiemment les touristes dans leur costume traditionnel pour faire des photos contre une petite pièce. Et tout en haut, le temple était construit autour d’une cour intérieur où étaient disposée une multitude de statues de Bouddha. Des statues toutes différentes les unes des autres, que ce soit au niveau de leur matériau (en pierre ou en métal), leur taille ou leur posture.

C’était superbe. Les arbres en fleurs donnaient une touche printanière à Chiang Mai - vignette 8ce décor tout en dorures. Les clochettes tintaient, doucement bercées par le vent. Nous avons passé un long moment à circuler entre les familles venues pour une cérémonie et les touristes curieux.

Le week-end, nous avonChiang Mai - vignette 9s déambulé dans les allées bondées du marché de nuit installé dans le centre ville. Une bonne occasion pour goûter un peu la « street food » : brochettes, beignets, « fruit shake » (boissons aux fruits mixés). Beaucoup de monde au rendez-vous, touristes et gens du coin. De nombreux stands proposaient vêtements ou souvenirs, et des artistes de rue improvisés (surtout des enfants) présentaient leur numéro. Mais ce qui nous a surtout reteChiang Mai - vignette 10nu notre attention, c’était une dame qui avait mis en scène ses 2 chiens… sur une petite mobylette télécommandée ! Un bon fou rire malgré nous, car c’était vraiment pathétique.

Pour notre dernier jour à Chiang Mai, nous nous sommes offert un superbe cadeau. Nous avons passé une journée avec des éléphants, en pleine nature. En Thaïlande, comme dans la plupart des pays d’Asie du sud-est, des balades à dos d’éléphant sont proposées un peu partout aux touristes. On s’est donc renseigné et on a vite découvert que ces éléphants subissaient de véritables tortures. Ils sont arrachChiang Mai - vignette 11és à leur mère dès le plus jeune âge et sont attachés et battus jusqu’à ce qu’ils craignent l’homme et lui obéissent (on appelle ce rituel « phajaan », ou comment briser un éléphant pour qu’il devienne totalement soumis à l’homme et le laisse, entre autre, monter sur son dos). Les nacelles positionnées sur leur dos sont très lourdes et cela les blesse. Dans la nature, les éléphants vivent en groupe et passent le plus clair de leur temps à manger. Ce n’est pas du tout le sort qui leur est réservé quand ils sont utilisés pour balader les touristes. Et il en va de même avec les éléphants que l’on peut voir dans les shows pour touristes, que l’on force à jouer au foot ou à peindre avec la trompe. Si vous voulez plus d’infos, on vous conseille vraiment de cliquer sur ce lien. Vous comprendrez ainsi à quel point le fait de se promener sur le dos des éléphants est une véritable torture pour ces pauvres bêtes. On dit ça maintenant, mais on avoue qu’avant de se renseigner, on avait prévu de faire ce type de promenade à dos d’éléphant avec les enfants. On imaginait tout simplement pas la réalité des choses…

Plusieurs personnes aujourd’hui militent pour faire cesser ces tortures et rachètent des éléphants utilisés par l’industrie du tourisme pour leur offrir, grâce à l’aide de bénévoles et des droits d’entrée des touristes, une nouvelle vie en semi-liberté dans de grands parcs. L’un des ces « rescue centers » situé près de Chiang Mai, « Elephant Nature Park », a suscité notre attention. Nous avons décidé d’aller y passer une journée pour approcher les grands pachydermes. Au programme, bien évidemment pas de balade sur leur dos, mais une journée auprès d’eux, pour apprendre à les connaître.

Nous sommes partis avec une autre famille de Français en vacances (les garçons étaient ravis d’avoir trouvé des copains de leur âge!) et un couple d’Hawaïens, ainsi qu’un guide et 3 éléphants accompagnés de leur « mahChiang Mai - vignette 12out » (dresseur « reconvertis »). Nous avons commencé par sympathiser avec ces grands animaux en leur offrant de la pastèque (séparés par une barrière afin qu’ils s’habituent à notre odeur), puis chaque participant a attrapé son sac de bananes et nous avons débuté notre randonnée dans la forêt.

Nous avons marché quelques heures en compagnie des 3 éléphants. Plusieurs petites pauses « goûter » ont ponctué la balade. Chacun Chiang Mai - vignette 13était libre de distribuer ses bananes à la trompe qu’il souhaitait. C’était vraiment très impressionnant de se retrouver si près de ces énoooooormes animaux. On était pas toujours très rassuré car ces coquins très gourmands tentaient parfois de nous coincer pour grappiller quelques petites bananes supplémentaires ;-) Et même s’ils n’étaient pas du tout agressifs, on doit avouer qu’ils sont très imposants !

Après une pause Chiang Mai - vignette 14déjeuner dans la forêt, nous sommes partis pour la rivière avec nos amis d’un jour. C’était l’heure de la baignade ! C’est à grands coups de seaux d’eau que nous avons lavé les dos boueux des pachydermes. Puis il était déjà l’heure de leur dire au revoir. Une journée pas comme les autres se terminait. Une de ces journées qui restera gravée dans nos mémoires. Un autre moment fort de notre tour du monde.

Le temps a filé vite à Chiang Mai. Nous n’avons pas vu passer notre séjour… Allez, zioup, direction Chiang Rai maintenant (les villes ont parfois des noms très proches dans la région!), notre dernière étape du nord de la Thaïlande.

Chiang Mai (cliquez sur une photo pour agrandir)

 

« La boucle de Mae Hong Son »

Nous avons dit au revoir aux petits singes de Lopburi et sommes partis vers la gare pour monter dans notre train de nuit en direction de Chiang Mai, une grande ville située tout au nord de la Thaïlande. Mais voilà, arrivés à la gare, pas moyen de remettre la main sur nos tickets de train :-( Impossible d’accéder au quai sans nos billets… Même après une heure de discussion, le guichetier ne voulait rien savoir et nous demandait d’acheter de nouveaux tickets à un prix très élevé. Il aurait pourtant pu voir notre nom dans les réservations car nous avions donné nos passeports lors de l’achat des billets… On était dans l’impasse… Et puis le train est arrivé et on s’est faufilé vers le quai. Un contrôleur nous demandait nos titres de transport quand une famille nous a sauvés en lui demandant un renseignement. On en a profité pour filer en douce, « en toute dBoucle Mae Hong Son - vignette 1iscrétion » comme dirait Hippolyte, et on sauté dans le train. L’agent à bord du train avait heureusement le listing des passagers et nous avons pu regagner tranquillement nos 2 grandes couchettes sans frais supplémentaires ;-)

A notre arrivée à Chiang Mai de bon matin, après 12h de trajet, nous avons rejoint directement l’aéroport où nous attendait notre petite voiture louée pour 6 jours. A nous la « boucle de Mae Hong Son », très prisée des motards pour ses petites routes sinueuses de montagne et ses jolis paysages de campagne !

Après 4h d’un voyage éprouvant pour les petits estomacs fragiles (pas moins de 1800 virages sur cette portion de route parait-il !), nous sommes arrivés à Mae Lana, notre première étape. Mae Lana, c’est une peBoucle Mae Hong Son - vignette 2tite bourgade de montagne, située dans un cadre on ne peut plus rural, au milieu des champs et des rizières. Un seul hébergement dans ce hameau. Nous avons donc logé, pour notre plus grand plaisir, chez Ampha, une dame bourrue mais rigolote qui tient l’épicerie de Mae Lana et propose quelques chambres au confort minimaliste. Pas de salle de bains mais un grand bac avec un bol en extérieur pour se laver à l’eau froide. On a passé un excellent moment chez Ampha : une grande maison en bois sur pilotis, une Boucle Mae Hong Son - vignette 3terrasse en bambou très agréable avec coussins et hamacs, une cuisine délicieuse… Et en plus, il y avait un peu d’air, ce qui rendait la chaleur bien plus supportable. On a donc décidé à l’unanimité d’y rester une nuit de plus que prévu ;-)

A la saison des pluies, Mae Lana est une région très verte et des rizières bordent la maison d’Ampha. Mais à la saison sèche, les champs sont brûlées pBoucle Mae Hong Son - vignette 4ar le soleil et par les agriculteurs qui pratiquent encore la technique du brûlis pour éliminer les mauvaises herbes et fertiliser leurs terres. Un tout autre décor s’est donc offert à nous. Une brume assez épaisse enveloppait le paysage grillé par la chaleur du mois d’avril et une forte odeur de fumée flottait dans l’air des montagnes.

Cela faisait bien longtemBoucle Mae Hong Son - vignette 5ps que nous n’avions plus eu l’opportunité de marcher un peu, et avouons-le, cela nous manquait énormément. Alors, quand Ampha nous a parlé d’une petite rando de 2h30 dans les collines alentours, nous avons sauté dans nos chaussures. Il faisait très chaud, mais la balade était tout de même agréable. Nous avons traversé des rizières à sec, dans lesquels quelques buffles erraient à la recherche d’un peu d’herbe. Nous avons grimpé au sommet d’une colline pour voir d’en haut ce paysage aride, attendant impatiemment le Boucle Mae Hong Son - vignette 6début de la saison des pluies. Puis nous sommes rentrés en passant par un petit hameau typique de la région. Cela nous a fait un bien fou de pouvoir marcher à nouveau en pleine nature!

Après nos 2 jours chez Ampha, nous avons repris la voiture pour quelques heures, direction Mae Hong Son, une petite ville située Boucle Mae Hong Son - vignette 7tout près de la frontière avec la Birmanie. Un coin beaucoup plus verdoyant, même en cette saison. Nous avons passé 2 nuits dans cette ville, connue pour son temple qui se reflète dans un petit lac.

Nous avons découvert non loin de là un joli village habité par une ethnie minoritaire chinoise. Le thé, fraîchement cueilli, séchait au soleil sur de grands draps. Et dans les échoppes, une dégustation était proposée pour en faBoucle Mae Hong Son - Vignette 8ire découvrir les différents arômes. En tant qu’amateurs de thé, nous ne nous sommes pas faits prier. Même les garçons ont testé :-)

Sur la route, nous avons traversé beaucoup de cultures de choux. Et croyez-nous, ça sentait fort ! Pas le meilleur endroit pour pique-niquer. Nous avons préféré un petit coin tranquille au bord d’un lac, dans une cabane en bambou. Un endroit parfaiBoucle Mae Hong Son - vignette 9t, au milieu des pins, pour observer les grands cygnes noirs qui barbotaient. Et le soir, nous avons assisté à un très beau coucher de soleil sur les montagnes, depuis un temple situé sur les hauteurs de Mae Hong Son.

De Mae Hong Son, nous garderons également le souvenir de cette énooooorme araignée qui s’était invitée à bord de notre voiture. Alors qu’il ouvrait sa portière, Arsène s’est mis à hurler : « Y a une araignée sur mon siège!!!! ». Des 2, on ne sait pas lequel était le plus apeuré ;-) La bestiole, une sorte de mygale, de la taille d’une paume de main, a filé avec vélocité vers l’avant de la voiture pour se réfugier dans l’habitacle. Gloups. Impossible de rouler avec cette passagère clandestine pouvant bondir de sa cachette à tout moment. Charles a bataillé longuement et a finalement usé d’un vilain pschitt anti-bêbêtes pour déloger la malheureuse :-( Nul ne saura depuis quand cette dame aux pattes poilues voyageait incognito avec nous. Car rappelons-le, elle était déjà DANS la voiture quand nous l’avons découverte…

Boucle Mae Hong Son - vignette 10Depuis Mae Hong Son, nous avons pris la direction de Mae Chaem, tout près du parc national Doi Ithanon, parfait pour se balader. Nous avons commencé par une courte rando d’1h30 dans la montagne, accompagnés par un guide Hmong (c’était obligatoire) qui ne parlait pas du tout anglais, mais qui nous montrait de temps à autre quelques plantes. Nous avons traversé une belle portion de forêt très dense, puis nous avons rejoint un sentier à flanc de montagne, ouvrant sur un paysage très aride. La brume générée par la forte chaleur dans la vallée et les trop nombBoucle Mae Hong Son - vignette 11reux feux (souvent incontrôlés) allumés par les agriculteurs, masquait un peu la vue sur région, mais l’air était frais (18°C au sommet, alors que le thermomètre atteignait les 40 degrés en plaine!) et nous avons beaucoup apprécié notre balade.

Nous avons ensuite visité 2 temples, des « stupas »,  construits par l’Armée de l’Air à l’occasion des 60 ans du roi et de la reine, avant de repartir pour une autre petite marche dans la forêt, en suivant un chemin tracé sur des caillebotis. La température était parfaite, la végétation aBoucle Mae Hong Son - vignette 12gréable, on était si bien ! Après une petite photo au point le plus élevé de Thaïlande (situé très précisément à 2565,3341 m d’altitude!), nous avons repris la voiture, pour redescendre jusqu’à Mae Chaem.

Et là, dans une forte pente, un cri. « Y a plus de freins !!!!! ». Grosse frayeur. Les freins de notre voiture venaient de lâcher. Heureusement il n’y avait personne devant nous et la petite montée qui arrivait a permis à notre véhicule de perdre un peu de vitesse. Charles a réussi à stopper la voiture en utilisant le fBoucle Mae Hong Son - vignette 13rein à main. On a eu vraiment très peur. Par chance, un policier était sur la route juste derrière nous. Un haut gradé apparemment. Très sympa. Il a appelé du renfort pour déplacer la voiture et nous a conduit à un check-point de police un peu plus loin. Il a passé un coup de fil à l’agence de location et, à notre plus grande surprise, il nous a annoncé que quelqu’un allait nous livrer, sans frais, un autre véhicule dans cet endroit perdu de la montagne. On a donc patienté sagement 2h30 dans le campement des policiers, puis un employé de l’agence de location est effectivement arrivé, en se confondant en excuses, avec une voiture dotée de freins en bon état ! Merci beaucoup Monsieur l’agent :-)

Nous sommes rentrés le lendemain sans encombre à Chiang Mai, très contents de notre séjour dans les montagnes du nord de la Thaïlande, où nous avons pu randonner à nouveau dans la nature en profitant d’un peu d’air frais !

« La boucle de Mae Hong Son » (cliquez sur une photo pour agrandir)

Lopburi

Après notre séjour à Ayutthaya, nous avons pris le train vers le nord, en direction de la petite ville de Lopburi, envahie par les singes. A la gare, pas d’autres Occidentaux. Les annonces en thaï ne nous laissaient que peu de chance pour se placer sur le bLopburi - vignette 1on quai. On a montré nos billets au chef de gare qui nous a fait comprendre qu’il ne savait pas trop sur quelle voie le train arriverait mais qu’il ne fallait pas s’inquiéter, car au pire, on pourrait toujours traverser les voies pour sauter à bord. On a donc patienté (les trains sont rarement à l’heure en Thaïlande) en regardant avec amusement le salon de coiffure pour hommes improvisé sur le quai principal.

Puis il y a eu une annonce en thaï et des gens se sont pressés vers… 2 quais différents ! On a dLopburi - vignette 2û faire un choix. Mais comme on a manqué notre coup, on s’est retrouvé à devoir traverser les voies avec nos gros sacs et grimper dans notre train par la porte du côté opposé au quai !

Dès notre arrivée à Lopburi, nous avons ressenti l’ambiance assez inhospitalière de cette ville sans pareille. Beaucoup de bâtiments vétustes, délabrés et inhabités. Plusieurs commerces feLopburi - vignette 3rmés. De grandes grilles aux fenêtres et sur les portes de tous les bâtiments. Des rues assez sales. Des commerçants sur le pas de leur porte, armés de lance-pierres, de balais ou de martinets. Et dans les rues du centre ville, des singes. Partout. Qui avaient clairement pris le pouvoir. Une ambiance de film post-apocalyptique régnait à Lopburi. C’était assez incroyable.

Lopburi - vignette 4Nous sommes restés une nuit dans un hôtel du centre ville qui ressemblait plus à une prison qu’à autre chose. Avec bien sûr des grilles à toutes les fenêtres pour éviter que les singes ne pénètrent dans le bâtiment. Ceci ne les empêchait pas de nous épier, accrochés au grillage. On avait un peu le sentiment d’être sur la Planète des Singes.

Nous sommes partis nous balader dans les rues du centre ville. Les singes étaient vraiment partout. Ils avaient clairement investi les lieux. Ils couraient sur les lignes électriques, fouillaLopburi - vignette 5ient dans les poubelles, chapardaient sur les étales des commerces et aux tables des restaurants. D’autres, tranquillement installés sur les toits des immeubles s’épouillaient tranquillement. Pas doute, ce sont bien eux les maîtres des lieux !

On a ensuite visité un petit temple investi par les singes, qui se fichaient bien des pancartes à l’entrée indiquant qu’il est formellement interdit de monter sur les statues de Bouddha ;-) L’intérieur de l’édifice était bloqué par des grilles cadenassées afin que les visitLopburi - vignette 6eurs puissent découvrir le lieu sans être trop importunés par les petits sacripants. Nous nous sommes engouffrés rapidement dans le temple, et les singes les plus jeunes, très curieux, se sont alors plaqués contre les grillages en criant pour attirer notre attention. Une fois de plus, c’est bien nous qui étions enfermés et eux qui étaient dehors. Mais ils n’ont pas osé nous jeter de cacahuètes :-)

Le soir, une ambiance très particulière régnait sur la ville. Des « mecs paumés » erraient dans les rues en titubant. Dans la pénombre, on devinait les silhouettes des gros rats fouinant dans les poubelles. Des blattes énormes couraient sur les trottoLopburi - vignette 7irs entre nos pieds. Et nous avons manqué d’écraser un grand scorpion noir sorti de nulle part qui se baladait dans le caniveau. Une ambiance bien particulière à Lopburi, on vous le promet ! C’était plutôt marrant !

Allez, direction Chiang Mai maintenant, une grande ville située tout au nord du pays. Et comme il y a 12h de voyage, ce sera un train de nuit cette fois-ci !

Lopburi (cliquez sur une photo pour agrandir)

Ayutthaya

Après une bonne douche pour laver nos visages de tout l’argile qui nous avait été barbouillé à Bangkok durant la fête de Songkran, nous avons pris le train durant 1h30 en direction d’Ayutthaya, qui fut la capitale du Siam de 1350 à 1767. Il ne restait plus que des places en 3ème classe. Résultat : un voyage à 4 pour 2 euros en tout, pas si inconfortable finalement. Notre record à ceAyutthaya - vignette 1 jour :-) Et bien sûr, durant tout le trajet, un nombre incalculable de vendeurs ambulants tentaient de se frayer un chemin entre les passagers pour proposer boissons et nourriture.

Nous avons passé 4 jours dans une très jolie maison d’hôtes ancienne, toute en bois, tenue par une grande famille. On a Ayutthaya - vignette 2particulièrement apprécié la terrasse du petit restaurant au bord de la rivière. Très au calme, un lieu idéal pour faire l’école ! Et la cuisine des 2 petites grands-mères était délicieuse. Un cadre superbe avec pour seul bémol le confort sommaire de la chambre, sans clim, équipée seulement de 3 places pour dormir et d’un vieux ventilateur :-( Sachant que le thermomètre dépassait allègrement les 40 degrés la journée, on a pas eu froid, serrés les uns contre les autres, tels des pingouins :-)

Ayutthaya fut Ayutthaya - vignette 3dans le temps l’une des plus grandes capitales du monde, en témoignent les très nombreux temples encore présents aujourd’hui. Pour visiter la ville située sur une grande île entourée de rivières, on a loué des vélos et les enfants ont chacun pris place sur un porte-bagage. Pas toujours facile de pédaler quand le soleil chauffe aussi fort. Il faisait réellement très très chaud. Tellement chaud qu’en chemin, après seulement 15 minutes, le vélo de Charles s’est bloqué. Son pneu arrière s’est mis à gonfler, gonfler, gonfler, puis a tout simplement éclaté à grand bruit ! Une vendeuse de noix de coco très sympa a appelé pour nous le loueur qui est venu nous apporter une bicyclette en meilleur état ;-)

Dans la journée, on a parcouru bien des kilomètres. Et comme c’était encore la fête de Songkran, nous avons eu droit régulièrement à de grands seaux d’eau jetés en plein figure alors qu’on était en train de rouler !

Ayutthaya - vignette 4Nous avons profité de notre premier jour de visite pour passer au musée d’histoire d’Ayutthaya, puis nous sommes allés voir un Grand Bouddha couché. Après une pause déj’ dans une institution de soupe de nouilles, nous avons repris nos vélos pour un grand parcours à la découverte des temples : des édifices en ruine, d’autres restaurés.

On a bien aimé le temple plus récent avec un grand Bouddha doré à l’intérieur, dans lequel la fête de Songkran battait son plein. Au micro, un animateur affublé d’une perruque frisée rose flAyutthaya - vignette 5uo et de lunettes géantes haranguait la foule pendant que des fidèles venaient religieusement verser un peu d’eau sur les statures de Bouddha. Un mélange des genres dont les Thaïlandais ont le secret !

On a terminé notre visite par le site le plus photographié de la ville : un temple en ruines avec une tête de Bouddha emprisonnée dans les racines d’un arbAyutthaya - vignette 6re. Nul ne sait exactement comment cette tête s’est retrouvé enchevêtrée de la sorte. Mais tout le monde vient prendre la pose à côté de ce phénomène inhabituel :-)

Le lendemain, en fin de journée, c’est en bateau que nous avons poursuivi notre découverte d’Ayutthaya. Nous avons fait escale dans 3 temples. Sur la rivière, aux abord de l’un des sites, Ayutthaya - vignette 7un nombre impressionnant de gros poissons affamés venaient dévorer le pain jeté à l’eau par les visiteurs. La belle lumière de début de soirée ainsi que la chaleur plus supportable ont rendu la balade sur la rivière bien agréable.

On est resté une journée de plus que prévu à Ayutthaya car nous avons découvert qu’un Bouddha de 92m de haut (le plus grand de Thaïlande) avait été récemment construit à 40km environ de là, au milieu d’un parcAyutthaya - vignette 8 nommé « le parc de l’enfer ». Voilà qui avait attisé notre curiosité. On a donc négocié un taxi pour nous rendre sur ce lieu totalement méconnu des touristes étrangers (répertorié dans aucun guide touristique), mais adorés des Thaïlandais. On était donc les seuls Occidentaux mêlés aux nombreuses familles thaïlandaises, en sortie dominicale.

Le Bouddha doré géant Ayutthaya - vignette 9était… GEANT! Hippolyte était même plus petit qu’un de ses ongles. C’était très impressionnant de se retrouver juste au-dessous. Les Thaïlandais étaient nombreux à attendre leur tour pour aller au sommet de l’estrade située sous la main droite du Bouddha pour déposer des fleurs et verser de l’eau sur les ongles.

Conçu pour donner un avant-goût de ce qui se passera en enfer pour les gens de petite vertu, le « parc de l’enfer » présentait des scènes d’une rare cruauté. On avait vu une statue du même acabit à Siem Reap au CambodgAyutthaya - vignette 10e, mais on était loin de s’imaginer qu’un parc tout entier sur le sujet pouvait exister. Une centaine de mises en scènes, toutes plus horribles et plus « kitsch » les unes que les autres ! Bon, ben, ça doit dissuader la plupart de pécher. Mais nous, ça nous a bien fait rire ;-) C’était un lieu vraiment dingue. Il aurait était tellement dommage de le manquer !

Allez, hop, laissons un peu les temples de côté, et remontons encore un peu plus vers le nord pour découvrir Lopburi, une ville envahie par les singes!

Ayuttaya (cliquez sur une photo pour agrandir)

La fête de Songkran à Bangkok

Depuis Siem Reap, nous avons pris un bus direct pour Bangkok, afin de ne pas avoir à changer de véhicule avec tous nos sacs Fête de Songkran à Bangkok - vignette 1sur le dos au moment de passer les postes frontières. Solution bien plus simple donc, même si les formalités aux frontières prennent toujours un peu de temps et qu’il a fallu rallier à pied le poste thaïlandais, sous un soleil de plomb.

Nous n’avons passé qu’une seule journée complète à Bangkok, tous les hébergements corrects étant complets. Eh oui, car nous sommes arrivés la veille de Songkran (nom thaïlandais du nouvel an bouddhique), qui se traduit par une « fête de l’eau », durant laquelle on célèbre la fin de la saison sèche et le début de la saison des pluies. Durant 3 jours, tout le monde se Fête de Songkran à Bangkok - vignette 2précipite dans la capitale thaïlandaise pour se livrer à la plus grande bataille d’eau du monde ! Une expérience à vivre, croyez-nous !

Les gens portent dFête de Songkran à Bangkok - Vignette 3es chemises à fleurs, s’équipent de pistolets à eau (parfois même des bazookas à eau!), prennent soin de protéger leurs affaires dans des pochettes en plastique. Certains préparent un mélange d’eau et d’argile dans un petit seau pour badigeonner le visage de ceux qui croiseront leur chemin. La bataille géante se déroule principalement dans 2 grandes rues. La circulation est coupée, des stands de « street food » naissent un peu partout, des podiums aux chanteurs hurlants se montent ci et là. La fête peut commencer ! Le conFête de Songkran à Bangkok - vignette 4cept est simple : arroser tout le monde le plus possible, du touriste au policier, dans la joie et la bonne humeur. Une seule règle : on épargne les bébés, les personnes âgées et les moines. Voilà, on était prévenu.

Nous sommes donc partis à la recherche de 2 pistolets à eau pour armer les garçons. Nous avons bien emballé le bras d’Arsène dans Fête de Songkran à Bangkok - vignette 5des sacs plastiques pour éviter que son plâtre ne soit mouillé, nous avons placé toutes nos affaires dans un sac étanche, nous avons enfilé une paire de tongs, et hop, on s’est fondu dans la masse. Parés pour la bataille :-)

On a passé un moment inoubliable. Au bout de quelques minutes à peine, nous étions totalement trempés et nos visages étaient barbouillés d’argile. QFête de Songkran à Bangkok - vignette 6uelle bonne partie de rigolade ! Quand les armes sont à sec, on trouve toujours quelqu’un de sympa pour recharger en eau. Et parfois, les vendeurs de rue proposent de remplir les réservoirs avec la glace fondue contenue dans les grandes bassines permettant de garder au frais les boissons. Frisson garanti ;-)

Au fil des heures, c’était une véritable cohue dans la rue, la foule était très compacte par endroit. Au sol, une véritable patinoire. Beaucoup de joie et d’amusement sur le visage de tous ceux qu’on croisait. Même les policiers, pris également pour cFête de Songkran à Bangkok - vignette 7ible, avaient du mal à garder leur sérieux. On suivait le flot, on arrosait des gens, on se faisait arroser, peinturlurer, on improvisait parfois une bataille « privée » avec quelques personnes, bref, on s’est vraiment bien amusé. On avait rarement vu Arsène aussi radieux !

Nous sommes rentrés à l’hôtel… rincés ! Réellement heureux d’avoir pris part à cette fête délirante dont nous ne soupçonnions pas l’existence. Un vrai moment de folie !

Le soir, alors que la fête commençait à se calmer un peu, nous sommes partis dîner et sommes tombés au milieu d’un parc, sur le championnat du monde de boxe Thaïe féminine. Alors, on s’est posé, le temps de quelques combats pour voir à quoi ça ressemblait. Des musiciens jouaient en live, les adversaires tentaient des coups de pieds, se coinçaient prèsFête de Songkran à Bangkok - vignette 8 des cordes. On ne connaissait pas les règles, mais cela ne nous a pas empêchés de parier entre nous sur « short bleu » ou «short rouge » ;-)

Nous avons ensuite acheté quelques brochettes et du riz gluant, puis nous avons pique-niqué assis dans l’herbe, en nous « repassant le film » de cette journée pas comme les autres…

Le lendemain matin, il était déjà l’heure de quitter Bangkok (nous y reviendrons plus longuement lors de notre deuxième passage en Thaïlande, après notre séjour au Laos), et de partir vers le nord, pour découvrir Ayutthaya, l’ancienne capitale du Siam. Encore des temples au programme !

La fête de Songkran à Bangkok (cliquez sur une photo pour agrandir)